Le gouvernement avait annoncé des classes de 12 élèves en CP dans les établissements classés en Réseau d'éducation prioritaire. Mais à Caen, certaines de ces écoles sont plutôt menacées de fermeture de classe.
« C’est une rentrée particulière » a lancé ce matin aux parents d'élèves le directeur de l'école élémentaire Le Chatelier dans le quartier de la Grâce de Dieu à Caen. « Je vais vous demander de bien m’écouter, j’ai des choses importantes à vous dire. »
Micro en main, M. Moncomble, le chef d’établissement invitait les 240 élèves à poser leurs cartables au sol lors du rassemblement. Etonnante rentrée puisque les bambins n’ont pas rejoint les salles de classe après l’appel, prolongeant ainsi jusqu’en milieu de matinée la récréation en signe de protestation contre deux mesures les impactant.
L’établissement compte onze classes. Du moins, pour le moment. Car vendredi dernier, M. Moncomble a été informé par l’inspection académique qu’un projet de fermeture de classe concernait son école. Une décision qui sera prise d’ici à mercredi. « Une inspectrice devait passer dans la matinée pour compter toutes les têtes dans chaque classe » selon le directeur qui ne cachait pas son agacement pour sa toute dernière rentrée avant la retraite. « Si cette annonce est confirmée, on sera obligé de faire des classes à double niveau » précise-t-il. Raison pour laquelle une institutrice conseillait encore à des parents de ne pas acheter l’intégralité des fournitures et d’attendre de savoir quelle classe leur enfant intégrerait définitivement.
Une promesse de campagne non tenue ?
Une décision qui s’ajoute à une autre mesure que l’ensemble du corps enseignant a bien du mal à digérer. L’école étant située en « REP + » (réseau d’éducation prioritaire), elle pouvait prétendre à accueillir douze élèves par classe de CP comme l’avait annoncé le Président de la République Emmanuel Macron, en officialisant une promesse de campagne. Mais l’inspection académique en a décidé autrement.Les 41 élèves de CP ne seront pas éparpillés en trois classes comme pouvait le croire le directeur. Ils seront finalement regroupés en deux classes avec trois enseignants. « Je ne comprends pas ce choix, ici, dans cette école, on a les enseignants, les locaux disponibles. On a tout pour accueillir les CP dans des classes de 12… » affirme M. Moncomble devant un représentant de la députée Laurence Dumont venu spécialement et qui a promis de « remonter l’information. »