L'ancien patron de la CGT, le Normand Thierry Lepaon, prend la tête de la délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale créée ce mercredi. Il va également être nommé président de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme.
"J'ai eu des difficultés avec l'écriture étant jeune", raconteThierry Lepaon à Franck Besnier, "Et puis après, je me suis occupé de la reconversion des personnels Moulinex où il y avait beaucoup, malheureusement, de salariés en situation d'illétrisme. Puis j'ai fait un rapport à la demande du président de Région, à l'époque René Garrec, sur l'illettrisme en Basse-Normandie. Par la suite, j'ai fait un autre rapport au conseil d'orientation pour l'emploi sur le travail et l'illettrisme. Ce sont des questions qui m'ont toujours passionné : la langue, c'est comme le drapeau ou la monnaie, ce sont des choses qui peuvent à la fois rassembler et diviser".
C'est fort de ce CV que l'ancien patron de la CGT est nommé ce mercredi 15 février à la tête de la délégation interministérielle à la langue française pour la cohésion sociale, une délégation chargée de coordonner l'action des différents ministères compétents "l’accès de tous à la lecture, à l’écriture et à la maîtrise de la langue française." Le nouveau délégué interministériel pourra s'appuyer sur un réseau de délégués régionaux pour assurer la coordination, le suivi et l'évaluation de ces actions.
Deux ans après la tempête médiatique provoquée par l’affaire de son appartement et de son bureau parisien, Thierry Lepaon avait été nommé le 28 juillet dernier à la tête de l’agence de préfiguration française pour la cohésion sociale. Il était missionné par le Premier ministre pour réfléchir à une nouvelle politique en faveur de la lutte contre l’illétrisme. Le fruit de cette réflexion aboutit aujourd'hui à la création de cette délégation interministérielle.
Outre sa nouvelle fonction de délégué interministériel, Thierry Lepaon va également être nommé président de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) en remplacement de Marie-Thérèse Geffroy qui en assurait la présidence depuis 2012. L'ancien patron de la CGT estime que ce problème est loin de concerner uniquement la population jeune.
Pour Thierry Lepaon, la page CGT "à laquelle j'ai donné 40 ans de ma vie" est bel et bien tournée. "J'y ai encore plein d'amis, je n'y ai plus de responsabilité mais je considère que c'est normal : on ne peut plus être et avoir été", conclut-il.