Après 13 ans de difficile combat contre l'Armée et l'Etat qu'il idéalisait plus que tout, Christophe Caron, le militaire qui a perdu ses jambes dans l'explosion de la caserne Koenig attendait de connaître le montant de son préjudice. Il demandait 1,5 million d'euros. On lui en accorde 225 000 euros.
Christophe Caron et trois autres sous-officiers ont été grièvement blessés le 4 octobre 2007 dans l'explosion de l'ancienne caserne militaire Koenig, située à la sortie de Bretteville-sur-Odon, tout près des pistes de l'aéroport de Carpiquet.
Ce jour là, une roquette antichar explose accidentellement vers 17 heures, dans l'un des bureaux de la 5ème compagnie du 18ème RT (18ème régiment de Transmissions) où se trouvait Chritophe Caron.
L'enquête montrera 10 ans plus tard que cette roquette était en fait un objet de décoration sur le bureau d'un collègue.
Le propriétaire de l'engin a été condamné à 8 mois de prison avec sursis en 2014 (une peine allégée en appel).
Christophe Caron : la victime la plus touchée
Les quatre victimes souffrent de fractures, plaies et lésions. Christophe Caron perd ses deux jambes. Il a alors 32 ans et sa vie est bouleversée.
Un fauteuil fait désormais partie de sa vie : l'homme sportif et courageux a su faire face. Mais à quel prix ? Il a été reconnu invalide en 2008 mais il attend, aujourd'hui, que l'Etat et l'Armée, lui versent l'indemnisation promise dès le début de l'affaire.
Je partais régulièrement en mission à l'étranger. Depuis, je suis sur un fauteuil et dans un bureau. C'est plus du tout pareil. Et là, on ne reconnaît ni la carrière que j'aurais pu faire, ni le préjudice moral et professionnel subi (Christophe Caron)
Ce sera 225 000 pas plus
Après des années de désillusion, Christophe Caron et son conseil ont saisi le tribunal administratif de Caen pour obtenir réparation.
On lui a longtemps promis une indemnisation et Christophe Caron a perdu beaucoup de temps à attendre une proposition qui n'est jamais venue. C'est une très forte désillusion pour lui qui plaçait l'Etat Français au-dessus de tout. (Me Rivière)
"C'est très long et l'indemnisation définitive, c'est toujours ce qui marque un point définitif pour les victimes", explique son avocat
Pour le préjudice total, Christophe Caron demande 1,5 million d'euros à son employeur, le ministère des Armées. Ce 28 mai, le rapporteur du ministère public a proposé une somme bien en-dessous des attentes de la victime : 225 000 euros.
Et décision définitive est tombée ce vendredi 12 juin.
Pour l’obtention des indemnités, le tribunal administratif accorde 225 000 euros au militaire amputé. Dans l'enveloppe, il y a 100 000 € pour les travaux qui ont été nécessaires dans son logement, avec son handicap. Est aussi pris en compte l’acquisition d’une voiture adaptée, le préjudice moral et physique.