Deux frères, dont un a des croix gammées tatouées sur le corps, ont été condamnés ce vendredi à Caen à respectivement 15 et six ans de prison pour le viol d'une collégienne de 12 ans, crime dont ils ont voulu faire accuser des étrangers.
Frédéric Goeller, qui a des signes nazis tatoués sur le corps, selon le parquet général, est condamné à 15 ans de prison pour viol et atteinte sexuelle sur mineur. L'avocate générale Carole Etienne avait requis 18 ans de réclusion contre cette homme de 47 ans, carré, de taille moyenne et au cheveux ras.
Son frère, Fabrice Goeller, 36 ans, grand, mince, cheveux courts est condamné à six ans de prison pour complicité de viol et d'agression sexuelle. Le parquet général avait requis 15 ans de réclusion à son encontre. Ce procès à huis clos a duré deux jours. Les deux accusés ont reconnu les faits, a précisé à l'AFP le greffier de la cour d'assises.
Selon l'accusation, en octobre 2004, ils ont enlevé l'enfant alors qu'elle rentrait de son collège à Vire (Calvados), avant de l'emmener dans un bois et de la violer. Les deux hommes se sont appelés par des prénoms d'Afrique du nord afin de se faire passer pour des étrangers, selon le parquet général.
Aujourd'hui, le frère aîné "ne revendique rien à travers cet acte, sinon la honte profonde de l'avoir commis", avait déclaré jeudi devant des journalistes, juste avant l'ouverture du procès, Me Olivier Pacheu, l'avocat du principal accusé. "C'est quelqu'un qui a été proche de groupuscules extrémistes plutôt d'extrême droite. C'est surtout quelqu'un qui était perdu et a cherché là une sorte de famille", avait-il ajouté.
La volonté de se faire passer pour un étranger pendant l'acte afin de "faire croire que les étrangers sont des gens qui font du mal" montre "qu'on est dans un comportement pas très rationnel", avait aussi dit Me Pacheu.
L'affaire avait été classée en 2007 avant que l'instruction ne soit rouverte en 2014, lorsque les deux accusés ont été arrêtés puis condamnés à Rennes pour une tentative de vol. L'ADN alors prélevé du frère aîné correspondait à celui retrouvé lors du viol de 2004. Les deux hommes qui comparaissaient détenus encouraient 20 ans de prison.