Le personnel soignant de l'hôpital privé Saint-Martin, à Caen, est en grève depuis un mois pour réclamer une augmentation des salaires. La direction pointe "un contexte économique très défavorable" et propose une prime unique de 250 euros à tous les salariés. Mais les syndicats font de la hausse des rémunérations pour tous la condition minimale pour l'arrêt de la grève.

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Jeudi 14 mars, cela fera un mois jour pour jour que le personnel soignant de l'hôpital privé Saint-Martin, à Caen (Calvados), a déclaré la grève reconductible. "Et on est encore suivis par 60% des salariés", lance Arnaud Quesnel, infirmer dans l'établissement depuis 24 ans et représentant de la CFDT Santé. L'hôpital compte 632 salariés.

Le 14 février 2024, l'intersyndicale formée par la CFDT (majoritaire), la CGT et l'UNSA lançait la grève dans cet hôpital privé, propriété du groupe Ramsay Santé, qui possède 191 établissements de soins en France. La revendication des syndicats porte sur les salaires, "10% plus bas que dans les autres hôpitaux de Caen, et jusqu'à 19% plus bas pour les infirmiers", avance Arnaud Quesnel. Ainsi, une aide-soignante gagne 1 700 euros mensuels à l'hôpital Saint-Martin, contre 2 200 euros au CHU de Caen, pour un diplôme équivalent, affirment les syndicats.

"Précarité financière"

"Il faut répondre au problème des salaires qui est à l'origine du mouvement. Comment on diminue la précarité financière des salariés ? On a des salariés qui sont à 100% et qui font des jobs en plus, comme des heures supplémentaires dans des EHPAD", évoque Arnaud Quesnel. "On fait du black parce qu’autrement, on ne mange pas", témoignait déjà Corinne, une aide-soignante de l'hôpital, en octobre 2022 auprès de France 3 Normandie.

Lire aussi. La réduction drastique d'une prime ne passe pas dans une clinique caennaise

Si la continuité des soins urgents est assurée, les salariés exerçant leur droit de grève à tour de rôle, certains patients ont vu leurs opérations reportées, faute de personnel.

La hausse générale des salaires réclamée

La direction de l'hôpital, dans un communiqué publié le 12 mars, déplore "un contexte économique très défavorable à l’ensemble du secteur de la santé". Et ajoute : "Les hôpitaux ont connu l’impact de l’inflation et une augmentation de 145% des coûts de l’énergie".

La direction de l'établissement indique avoir proposé une prime unique de 250 euros à tout le personnel, mais que "les partenaires sociaux n’ont pas formulé de réponse". "Le prime de 250 euros, oui, mais il faut l'associer à une mesure perenne pour les 632 salariés", répond le syndicaliste de la CFDT. "C'est obligatoire parce qu'on doit arriver à recruter et fidéliser, donc la mesure pérenne est nécessaire", abonde-t-il.

L'intersyndicale, qui pointe du doigt la difficulté de la direction à fidéliser ses recrues à cause des bas salaires, fait donc de la hausse pérenne de la rémunération pour tous la condition minimale pour l'arrêt de la grève. Pour engager la sortie de crise, les syndicats espèrent obtenir, en plus de la prime de 250 euros, un treizième mois de salaire pour l'ensemble du personnel soignant, "qui peut être divisé en deux versements, en décembre et en juin".

Les négociations toujours en cours

"Alors que les hôpitaux privés participent activement à la prise en charge des patients et réalisent 35% de l'activité hospitalière en France", ils ne représentent "que 18% des financements publics", énonce la direction dans son communiqué, qui ajoute : "Le secteur privé ne dispose d’aucune marge de manœuvre pour compenser ces inégalités, puisque plus de 90% des ressources financières des hôpitaux privés sont fixés par l’État. Il n’est donc pas possible d’augmenter en une fois tous les salariés".

La direction de l'établissement fait part d'une hausse de 5% des salaires pour le travail de nuit, actée en janvier dernier, et évoque la création d’un "intéressement et d’une participation aux bénéfices" dont profitent les salariés, qui représente "1 730 euros net par salariés pour l’année 2023" (sic).

"On doit assurer à la fois la santé des patients et la rentabilité de l'établissement. Je pense que les deux sont atteignables, mais il faut un équilibre entre les deux", argue Arnaud Quesnel. "Le dialogue et la négociation sont toujours ouverts", assure le responsable de la CFDT. Pour l'heure, aucune prochaine réunion avec la direction n'a été annoncée. "Les négociations se poursuivent à l’Hôpital Saint-Martin malgré un dialogue social rendu difficile par un contexte économique très défavorable", note le communiqué de la direction.

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