De Calais à Caen, des réfugiés sont arrivés cet hiver au Centre d'accueil, sur la presqu'île. Quelle est la vie de ces hommes originaires du Soudan, d'Irak ou d'Afghanistan ? Et quel est leur avenir, à court et long terme ?
5 253 réfugiés survivaient dans la "jungle de Calais". De son démentellement fin octobre dernier jusqu'à l'arrivée dans les centres d'accueil et d'orientation en province, notre équipe a pu suivre les différentes étapes de ces refugiés dans un centre basé à Caen ou près de quatre vingt d'entre eux sont accueillis depuis.
Une série de quatre reportages proposée par Stéphanie Potay, Charles Bézard, Emilien David, Marc Michel et Joffrey Ledoyen
Passer de la survie à la vie
Le temps de la réflexion
Soixante dix réfugiés vivent au Centre d'accueil de Caen. Leur séjour dans la "jungle de Calais" les a épuisés moralement et physiquement. Les conditions d'hébergement qu'ils trouvent ici leur permettent d'envisager leur avenir, à plus ou moins long terme. Ainsi, certains ont le désir de poursuivre leur voyage, d'autres de rester en France, d'autres encore de retourner dans leur pays d'origine. Pour ces derniers, le gouvernement français a décidé de porter à 2 000 euros le montant de l'aide au retour. L'Office français d'immigration et d'intégration les aide dans leurs démarches administratives.
Panser les plaies du corps et du coeur
Au centre d'accueil, les réfugiés rencontrent des soignants qui les aident à se remettre de leurs traumatismes. Quitter leur pays, faire un voyage éprouvant, surmonter les conditions de vie à Calais, faire le deuil du projet de passer en Angleterre sont autant d'épreuves affrontées par ces 70 hommes. Maintenant, ils doivent faire preuve de patience et se conformer aux règles, une conduite à l'opposé de celle qu'ils ont dû avoir pour survivre jusque là.L'attente
La vie quotidienne, l'ennui, l'espoir, l'impatience ou encore le renoncement sont le quotidien de ces hommes qui attendent d'obtenir l'asile en france. Pour beaucoup d'entre eux, il faut avant tout attendre que l'Etat français annule pour eux la "procédure Dublin". Cette procédure prévoit qu'un réfugié doit demander l'asile dans le premier état européen où l'on relève ses empreintes digitales. Sans le savoir, de nombreux réfugiés sont ainsi condamnés à rester dans leur pays européen d'arrivée.