Artisanat: Les Verhaque, fourreurs caennais depuis 1957, ferment boutique

Cinq générations de fourreurs se sont succédées dans cette boutique de la rue de Bernières à Caen. Désormais, le grand atelier est fermé. Philippe, le père, et Grégory, le fils, conseillent ensemble les derniers clients venus pour les soldes. Rencontre autour d’un métier d’art et d’exigence.

 

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A la fin du mois, la maison Verhaque, fourreur à Caen depuis cinq générations, va fermer. C'est un patrimoine, un savoir-faire d'art et d'artisanat qui disparaît. 
 

©France 3 Normandie
Un reportage de Sabine Daniel, Jean Michel Guillaud, Sylvain Chemin et François Hauville
Intervenants :

Philippe et Grégory Verhaque
 

Verhaque, un commerce caennais historique baisse le rideau

Dans la première partie du magasin, des vestes et des manteaux de cuir voisinent avec des toques et des manteaux de fourrures. Le stock diminue. Jusqu’à la fin du mois, les Verhaque, père et fils, veilleront sur leur magasin. Le grand miroir à trois faces permettra aux clients d’admirer les vêtements réalisés par ces artisans méticuleux.

Nous n’avons pas réussi à trouver des personnels qualifiés. Notre métier est très exigeant et très long à apprendre. Il faut 7 ans pour être fourreur autant que pour faire un médecin.

Chez les Verhaque, on est pudique. Difficile de parler de la famille et des ancêtres qui, cinq générations avant, se sont installés à Caen, dans cette rue, proche du port. Philippe et Grégory préfèrent nous faire découvrir toutes les beautés de leur fond : les fourrures.
«  A 99%, nous travaillons sur des fourrures issues d’animaux d’élevage. La convention de Washington de 1975 protège les espèces sauvages. »
Les visons de toutes sortes côtoient l’agneau bouclé du Tibet, des renards aux poils longs et soyeux se mêlent aux exotiques chinchillas. 

Philippe est heureux de parler boutique, même avec des néophites. Tout le vocabulaire du fourreur est convoqué pendant que les "pleines peaux" flattent de leur douceur nos mains émerveillées. Les "nappes" de fourrure, merveilles d'artisanat, dévoilent leurs envers faits de multitudes de coutures qui permettent d'ajuster toutes les chutes des peaux. 

"C'est un métier exigeant aussi dans le conseil aux clientes" précise Philippe Verhaque. " Il y a les clientes extraverties qui porteront une fourrure pour briller en société, auxquelles on peut proposer des formes ou des couleurs audacieuses. Il y a les clientes plus introverties ou plus frileuses auxquelles il faudra apporter un maximum de confort. C'est à nous de les aider, par nos conseils, à choisir une coupe, une fourrure, plus qu'une autre"
 

C'était très exigeant. Il fallait travailler en urgence, la veille pour le lendemain. C'était très dur.

Grégrory Verhaque est réservé. L'avenir, pour lui, est incertain. Une chose est sûre. Seul, il ne pourra pas tenir la boutique et fabriquer les modèles. Grégory a appris le métier et exercé pour les maisons parisiennes de haute couture.

A la fin du mois, la maison Verhaque, fourreur à Caen depuis cinq générations, va fermer. C'est un patrimoine, un savoir-faire d'art et d'artisanat qui disparaît. 
 

Fourreur, un des plus vieux métiers du monde disparaît

Dans son émission matinale "La fabrique de l'histoire" présentée par Emmanuel Laurentin, France Culture propose cette semaine (18 au 22 février 2019) une série intitulée "Apparaître aux yeux du monde". Le troisième volet est consacré à la fourrure et au métier de foureur et s'intitule " La fourure, en avoir ou pas ".
Une émission à ré-écouter avec le player ci-dessous :
 Après avoir occupé une place de choix dans les patrimoines bourgeois aux côtés des armoires normandes et de l’argenterie, la fourrure n’a plus la cote. Réputée pour avoir constitué les premiers vêtements, la peau de bête de tous poils a connu de nombreux aléas selon les époques les goûts et les climats. Les métiers de pelletier et de fourreur figurent parmi les artisanats les plus anciens au monde. Yves Salomon, qui cumule les deux compétences, a accueilli Anaïs Kien et Marie-Laure Ciboulet dans ses locaux dans le 10e arrondissement de Paris. Au début des années 1970, il a voulu pour son premier manteau de fourrure une création exubérante, confectionnée en peau de coyote, une relique qu’il conserve précieusement dans ses archives...

Avec :
Olivier Jandot, historien,
Yves Salomon, pelletier, fourreur, fondateur de la maison Yves Salomon,
Babis Papathymiotoulos, fourreur
Jean-Marc Borredon, maître-fourreur






 
 
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