Ce lundi 17 octobre s'ouvre à Caen le procès des quatre jeunes hommes jugés pour le "meurtre avec préméditation", de Théo Perrelle, âgé de 18 ans. Les débats auront lieu jusqu'au lundi 24 octobre prochain à la Cour d'assises du Calvados à Caen.
Le procès des quatre hommes accusés d'avoir assassiné Théo Perrelle, 18 ans, le 18 mai 2019 à Hérouville-Saint-Clair, s'est ouvert ce lundi 17 octobre 2022 à la Cour d'assises du Calvados, pour une semaine de débats. Agés de 20 à 23 ans, ils comparaissent tous pour "meurtre avec préméditation" et encourent la réclusion criminelle à perpétuité, sauf l'un d'eux, mineur au moment des faits. Ce dernier risque jusqu'à 30 ans de prison. Ce lundi, ils se sont présentés à l'audience libres sauf l'un d'eux, âgé de 23 ans, le seul à être resté en détention provisoire depuis sa mise en examen.
Rappel des faits
Le crime remonte à trois ans et cinq mois. Le samedi 18 mai 2019, vers une heure du matin, Théo se trouve avec sept personnes de ses connaissances aux pieds d'une barre d'immeuble dans le quartier de la Grande-Delle à Hérouville-Saint-Clair. C'est à ce moment-là que quatre hommes les rejoignent. L'un d'eux tire en l'air. Une bagarre éclate et un deuxième tir part. Théo est touché. Transporté au CHU de Caen, le jeune homme de 18 ans décède le lendemain.
Lors des auditions, l'un des témoins affirme que Théo aurait dit avant d'être frappé : "Tu ne vas pas me buter pour un regard."
"Il avait toute la vie devant lui"
Lors de l'instruction, les raisons du tir évoquées sont ce "mauvais regard" que Théo aurait échangé avec l'un des membres du groupe de quatre. Après trois ans d'enquête, tout l'enjeu du procès sera, notamment, de faire la lumière sur les circonstances de ce drame.
C'est en tout cas ce qu'attendent les parties civiles représentées par Me Aline Lebret, la magistrate de la maman du défunt et de ses grands-parents. Des proches "écrasés par la douleur, la tristesse, les souvenirs qui remontent", témoigne-t-elle.
Comment on en arrive, parce qu’on s’est croisé plus tôt dans la rue, à se dire qu’il faut éliminer la personne qui vous aurez mal regardé ?
Me Aline Lebret, avocate des parties civilesFrance 3 Normandie
"J’ai bien peur, pour ma part, que les quatre accusés en soient encore et toujours à tenter de sauver leur peau. Je comprends l’enjeu : ils encourent tous, à l’exception du mineur, la réclusion criminelle à perpétuité. Jeunes comme ils le sont, ils se disent que leur avenir est assez sombre. Malgré tout, il faut aussi qu’ils fassent preuve d’humanité et peut-être de maturité par rapport aux faits qu’ils ont commis et qu’ils puissent soulager les parties civiles et leur expliquer ce qu’il s’est passé", poursuit l'avocate.
Aujourd'hui, l'un des proches de Théo a témoigné à la barre. "Il avait toute la vie devant lui, souffle-t-il. Pour ses obsèques, l’église était trop petite tellement il était aimé. Il allait avoir 19 ans. Aujourd’hui, il ne nous reste que des photos, des souvenirs, des anecdotes."
Le reste de la première journée d'audience (ainsi qu'une partie de la journée de mardi) sera consacrée à l'étude de la personnalité des quatre accusés.