Depuis ce matin, c'est au tour des collégiens de plancher sur un examen : le brevet des collèges se déroule comme "avant", sans aménagement lié au Covid-19 et il en fait stresser plus d'un.
C'est le premier examen de leur scolarité. Ils sont 860.037 inscrits et eux ne peuvent pas se défiler et s'abstenir. Les collégiens passent le diplôme national du brevet (DNB) ce lundi et demain mardi.
Alors que le baccalauréat, l'épreuve anticipée de français ou encore les BTS ont connu des aménagements pour s'adapter à l'année scolaire bousculée par le Covid, rien de tel pour le brevet, ce qui suscite quelques inquiétudes. "C'est un peu plus compliqué, en distanciel c'est plus difficile de se motiver" admet un collègien qui vient de sortir de son épreuve, au collège Jean Monod de Caen. "Mais le collège a tout fait pour qu'on réussisse, on peut que réussir", tempère son copain. "
Du côté des officiels, ce brevet devait se dérouler normalement. "Le brevet est déjà conçu avec pour moitié le contrôle continu, et moitié avec les épreuves terminales" rappelle Christine Gavini-Chevet, la rectrice de l'académie de Normandie "et donc il n'était pas nécessaire d'adapter ces épreuves qui sont déjà conçues pour favoriser je dirais, une certaine équité des candidats, je crois que c'est le cas ce matin."
L'an dernier, cet examen avait été décerné uniquement sur les notes obtenues au contrôle continu en raison du Covid-19 et des restrictions sanitaires imposées pour limiter la propagation du virus. Le taux de réussite avait alors grimpé de 4 points et affichait 90,5 % de réussite.
"On n'est pas dans la même situation car cette année on a pu conserver les élèves à l'école", précise Christine Gavini-Chevet, la rectrice de l'académie de Normandie. "Les élèves au collèges ont perdu seulement trois semaines de cours et encore, ils étaient dans ce qu'on appelle la continuité pédagogique, donc ils ont suivi les cours à distance et le reste du temps dans les établissements avec leurs professeurs. Ils sont donc très bien préparés cette année alors qu'ils ne l'étaient pas l'année dernière compte-tenu de la durée du confinement ", estime la rectrice de Normandie
Une analyse qui n'est pas partagée par le premier syndicat du secondaire. "Depuis des mois nous demandions des aménagements aussi pour le brevet, sur les programmes et les sujets", souligne Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, . "Là on fait comme s'il n'y avait pas eu de conséquences sur les collèges alors qu'on sait qu'il n'y a pas eu de fonctionnement normal sur l'ensemble de l'année". "Les correcteurs vont se retrouver face à des candidats qui n'ont pas toujours traité tout le programme", craint-elle.
Alors fallait-il se passer de brevet cette année encore ? "Le brevet marque la fin d'une partie de la scolarité, le retirer serait une erreur", concède aussi Sophie Vénétitay.