Un prof absent. Des profs absents. Au collège d’Étupes dans le Doubs, la problématique commence à peser. L'association de parents d'élèves PEEP passe à l’action, et lance un appel. Les parents ne comprennent pas que le rectorat n’ait pas trouvé de solutions pour remplacer notamment un professeur de lettres modernes.
Recherche « professeur de français ». “Depuis la rentrée de septembre, deux classes de 3ᵉ du collège d’Étupes dans le Pays de Montbéliard n’ont pas vu leur professeur de français. Depuis la rentrée ce sont les autres professeurs qui lorsqu’ils le peuvent assurent quelques heures : résultats pour les élèves des deux classes la perte de plus de la moitié des heures de cours !”. Dans un communiqué transmis à la presse, l'organisme représentant les parents d'élèves monte d’un ton et cherche tout professeur compétent, qui pourrait venir à la rescousse.
Dans ce collège de 600 élèves environ, il manque des profs actuellement comme dans de nombreux établissements de France.
“Le rectorat nous dit qu’il cherche, mais ne trouve pas” explique Eric Peultier, représentant PEEP du collège. “On comprend en tant que parents qu’un enseignant puisse être absent, malade, mais le rectorat ne nous met personne en remplacement” s’agace-t-il. “On ne peut pas nous dire qu’on ne trouve pas de profs. Je reste persuadé qu’il y a budget, et que comme tous les professeurs remplaçants sont déjà pris, il faudrait remettre une ligne de budget” complète le parent d’élèves.
Selon lui, des professeurs de français et d’histoire géo du collège, pallient pour le moment, comme ils peuvent des heures manquantes, mais cela ne suffit pas. “Les parents s’inquiètent, par apport au Brevet, par rapport aux heures de cours qui manquent et qui ne seront pas tenues. Le Brevet sera bientôt obligatoire pour passer au lycée. Qu’on mette les moyens pour les gosses, et qu’on leur donne les moyens de franchir cette porte” gronde le représentant de la PEEP.
La PEEP invite toute personne en situation d'enseigner le français dans le secteur du Pays de Montbéliard à se rapprocher des services de l'académie de Besançon.
Une "tension" dans les lettres sur cette zone géographique
Contacté par France 3 Franche-Comté, l’académie de Besançon explique qu'elle comprend les inquiétudes des parents. "Sur le secteur d'Etupes, c'est une question de tension géographique sur le domaine des lettres" indique le rectorat. Des recherches de candidats remplaçants ont été menées, d'autres sont en cours. Pour l'instant, les candidatures ne remplissaient pas les attendus pour enseigner face à des classes. "On fait tout ce qu'on peut pour trouver, les ressources de remplaçants, on les mutualise autant qu'on peut" rassure l'académie, qui concède aussi que l'équation des remplacements est un exercice difficile.
La France manque de professeurs
Le collège du Doubs ou les parents d’élèves sont inquiets n’est pas le seul en France à connaître des difficultés de remplacement. Pendant deux mois, franceinfo a suivi la situation dans des établissements de l’académie de Créteil.
La France manque d’enseignants. Ces dernières années, la crise des vocations s'est faite plus prégnante : en 2023, sur les 23 800 postes ouverts, 3 100 postes (soit 13%) se sont retrouvés non pourvus. Malgré quelques revalorisations récentes, les salaires ne sont pas jugés assez attractifs : 1 842 euros nets pour les enseignants qui débutent, soit 1,3 fois le SMIC, alors que dans les années 80, les professeurs gagnaient plus de deux fois le SMIC.