Brevet des collèges : cet examen sert-il encore ?

C'est le Jour-J pour 41 675 collégiens normands qui passent cette semaine leur tout premier examen. Pour certains, c'est une formalité, puisqu'ils l'ont déjà obtenu grâce au contrôle continu. D'autres, moins sereins, se demandent peut-être pourquoi ils doivent se concentrer et tout faire pour l'obtenir. Car oui, le diplôme national du brevet (DNB) peut encore servir.

À l'arrivée au collège "Jean Moulin" à Caen, les élèves étaient moins détendus que d'habitude. Quelques minutes avant d'entrer en salle, Eva et Rosie relisent une toute dernière fois leurs fiches de français, pour se rassurer "C'est la dernière ligne droite. On est un peu stressé."

Léon, un brin fébrile, joue gros : "Je vise la mention très bien pour avoir une meilleure bourse pour l'an prochain".

Depuis quatre ans, ils se préparent pour cet instant, qui va durer deux jours, avec au programme, quatre épreuves :

3H de français : à partir d'un extrait de texte littéraire et éventuellement d'une image, les élèves seront évalués sur leurs compétences linguistiques (grammaire - dont réécriture, lexique...) et leur capacité à comprendre et rédiger. 100 points.

2H de mathématiques : avec des exercices, dont certains assortis de tableaux ou de schémas, ainsi qu'une évaluation en informatique. 100 points

2h d'histoire et géographie : Il s'agit d'une analyse et compréhension de documents, avec l'utilisation des repères historiques et géographiques. L'élève devra mobiliser ses compétences, vues lors de l'enseignement moral et civique. 50 points

1h de sciences : physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre, technologie. 50 points.

Pour consulter les sujets, cliquez sur ce site de l'Education nationale.

Avec l'oral (100 points), les collégiens devront réunir 400 points sur 800 pour obtenir le précieux sésame. Mais est-il si précieux justement ? Alors qu'au XIXe siècle, le "brevet des capacités" ouvrait à des postes de cadres intermédiaires, n'a-t-il pas perdu de sa superbe ?

Le brevet des collèges : Quels intérêts ?

• Une étape formatrice

C'est d'abord un rite passage entre le collège et le lycée et l'occasion pour les élèves de passer un premier examen. Ce n'est pas si anodin. Apprendre à gérer le stress, la concentration, l'organisation des révisions, la méthode de travail, le brevet peut être considéré comme une rampe de lancement pour les élèves, qui devront s'habituer à passer des examens ou des concours, s'ils veulent trouver un travail.

• Remobiliser les élèves ?

Ce n'est pas une épreuve de barrage, comme le baccalauréat. Sans le brevet, les élèves pourront accéder au lycée ou partir en apprentissage mais il permet aux professeurs "de motiver une classe tout au long de l'année. Un élève un peu juste au moment du brevet devra mettre les bouchées doubles pour rester dans la course une fois en seconde."

• Indispensable pour certains métiers.

Le brevet est nécessaire pour passer les concours de catégorie C de la fonction publique. Sans ce diplôme, vous ne pourrez pas devenir :

- auxiliaire ambulancier

- surveillant de l'administration pénitentiaire

- gardien de police municipale

- magasinier des bibliothèques

- adjoint d'animation périscolaire

- garde-champêtre 

- sapeur-pompier professionnel de deuxième classe

• Pour obtenir une bourse au mérite

Si Léon, élève du collège Jean Moulin, obtient, comme il l'espère, plus de 640 points sur 800. Il peut avec sa mention "très bien" demander une bourse au mérite.

C'est une prime versée, pour une durée de 3 ans maximum, aux élèves ayant obtenu une mention bien ou très bien au brevet des collèges. Celle-ci qui peut s’élever jusqu’à 1000€ par an.

Les épreuves se terminent mardi en fin d'après-midi. Et la véritable délivrance aura lieu quelques jours plus tard, le 7 juillet à 10h lorsque les résultats seront affichés. L'an dernier, 88.6% des candidats ont réussi leur examen. 66.1% ont obtenu une mention. Le brevet s'obtient moins facilement que le bac, en Normandie, puisque ce dernier totalise 96.3 % de réussite pour la filière générale.