La Ville de Caen et l'agglomération ont décidé de se mettre en conformité avec la loi sur le temps de travail des agents territoriaux. Ces derniers vont devoir travailler 39 heures de plus dans l'année. Pour les syndicats, pas question de revenir sur les accords passés sans contrepartie.
La cantine n'était pas assurée ce jeudi dans plusieurs écoles de Caen. Les agents de la Ville et de l'agglomération étaient appelés à la grève. Ils étaient environs 200 à avoir répondu à l'appel des syndicats en fin de matinée pour manifester leur mécontentement devant l'Hôtel de Ville pour défendre leurs "acquis". Aujourd'hui, ces agents territoriaux travaillent 1568 heures par an. Bientôt, leur temps de travail sera porté à 1607 heures annuelles.
"Nous voulons rester sur 1568 heures ou bénéficier d'une compensation qui correspond à la différence de 39 heures", explique Sylvie Dufour de la CGT Caen la mer et Ville de Caen, "Il est hors de question que les agents travaillent 39 heures de plus par an sans aucune compensation". Et de citer l'exemple de la Rochelle où les agents ont obtenu 600 euros de plus par an en contrepartie.
Pour la Ville de Caen et la communauté uurbaine ces 39 heures de plus correspondent simplement à une application de la loi sur le temps de travail des agents territoriaux. Le 31 mars dernier, une circulaire du ministère de la fonction publique rappelait notamment aux employeurs publics "de veiller au respect des obligations annuelles de travail de leurs agents".
Pour Joël Bruneau, maire de Caen et président de la communauté urbaine, pas question de transiger sur les 1607 heures. "En revanche, il y a plein de sujets sur le statut et le travail au quotidien des agents qui méritent d'être examinés dans un esprit de dialogue", explique l'élu, "comme la prise en compte d'une participation au repas du midi ou une participation plus importante de l'employeur à la protection sociale, l'éventuelle monétisation du compte épargne temps". Mais, "pour des raisons en particuliers financières, la communauté urbaine ne peut pas distribuer des augmentations de 500 euros comme ça nous est demandé", ajoute Joël Bruneau.
Reportage de Jérôme Raguenau et Guillaume Le Gouic