La saison des cadeaux de Noël bat son plein et pourtant les commerçants font grise mine. Les trois samedis précédents ont été fortement impactés par les manifestations des "gilets jaunes".
L'appel à un "Acte 4" n'a pas tardé à être lancé sur les réseaux sociaux. Les annonces du Premier ministre Edouard Philippe ne semblent pas avoir répondu aux attentes de tous les "gilets jaunes" et de nouvelles manifestations pourraient avoir lieu samedi prochain, le quatrième de suite. Une perspective qui est loin de réjouir les commerçants.
"Plus on va arriver sur Noël, plus les chiffres d'affaire sont importants parce que c'est exponentiel", explique Jean-Pierre Wadoux , gérant du magasin Le Pion magique à Caen, "Si on ne fait pas notre chiffre d'affaire de samedi prochain, ça va nous poser de graves problèmes financiers."
Le centre-ville épargné ?
Ces problèmes financiers diffèrent selon l'implantation géographique. Même si la présidente des Vitrines de Caen déplore "un climat anxiogène" qui ne favorise pas "l'esprit de noël", le centre-ville, pourtant en chantier, est relativement épargné. "Je constate une fréquentation en hausse comme si le centre-ville était réinvesti", affirme Nicolas Coulmain, de la Librairie Guillaume, "Je dirais que la fréquentation est en hausse de 10 à 15% par rapport aux années précédentes, surtout sur les samedi."Mais les commerçants ne sont pas tous logés à la même enseigne. Les grands centres situés en périphérie ont été la cible de plusieurs actions menées par les gilets jaunes. Le président de la CCI de Caen déclarait la semaine dernière que les centres commerciaux de la périphérie de Caen "souffrent énormément", évoquant "des chiffres d'affaire perdus et irrécupérables" et citant comme exemple le groupe Décathlon qui, sur la Normandie, aurait perdu plus d'un million d'euros de chiffre d'affaire. En Seine-Maritime, à Barentin, le responsable d'une enseigne a évoqué à une de nos équipes ce weekend une perte perte de chiffre d'affaires de 32% dans son magasin. Et cette baisse d'activité a des conséquences pour les salariés.
Selon la Confédération des petites et moyennes entreprises, le commerce n'est pas la seule activité à être impactée négativement par le mouvement des "gilets jaunes". Selon une enquête menée auprès de 200 PME normandes, 12% envisageraient de licencier ou de réduire leur activité si le mouvement perdure. "Nous sommes tous très inquiets parce que la structure de l'organisation des gilets jaunes fait que personne aujourd'hui ne peut dire comment va se passer samedi prochain", déclare Philippe Rosay, le président de la CPME de Normandie.
Intervenants:
- Nicolas Coulmain, Librairie Guillaume
- Emilie Veiss, Epicerie fine
- Sylvie Orcier, présidente des vitrines de Caen
- Jean-Pierre Wadoux , Le Pion magique
- Philippe Rosay, Président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Normandie