La polyclinique du Parc à Caen fait face à une importante pénurie de personnel soignant. En conséquence, certaines opérations non-urgentes doivent être ponctuellement déprogrammées au sein de l'établissement.
C'est une problématique qui s'est renforcée avec la crise de Covid-19 : la polyclinique du Parc de Caen fait face à une pénurie de personnel infirmier. Un praticien de l'établissement, qui souhaite rester anonyme, explique avoir dû déprogrammer plusieurs opérations suite à une demande de sa direction : "C’est une déprogrammation qui est liée à un problème de personnel. On manque d'infirmières au bloc opératoire. On manque aussi d'infirmières pour les soins dans les unités d'hospitalisation. Il y a une double pénurie qui pénalise l'activité chirurgicale", explique-t-il.
Infirmier : un métier en tension
Ce n'est pas faute, pourtant, d'avoir cherché à recruter. Mais d'après le directeur de la clinique, Monsieur Kowalczyk, "le marché est très pauvre en ce moment. La période de l'été a été compliquée parce qu'on n'a reçu aucun remplaçant de la part de l'intérim." Alors avec quatre arrêts maladie (dont trois grossesses) au sein de l'établissement, la direction a été obligée de dépogrammer 4% de ses opérations non-urgentes dans les semaines à venir. "Ce n'est pas toujours facile avec les patients. On leur explique qu'on nous impose des vacations opératoires et que leur rendez-vous sera reprogrammé", détaille le praticien de la clinique que nous avons contacté.
Il va falloir former plus d’infirmières : mieux les rémunérer au niveau national, valoriser ces métiers. Avec le vieillissement de la population, demain, on a besoin de soignants.
Pour le moment, les déprogrammations concernent des opérations de chirurgie fonctionnelle, c'est-à-dire qu'elles sont non-urgentes et qu'elles peuvent être décalées dans le temps. Mais la difficulté que rencontre la polyclinique témoigne d'une problématique plus large, mise en exergue par l'épidémie de covid 19 : les métiers du soin pâtissent d'un profond manque d'attractivité. "Pour moi la solution, c'est la formation, c'est montrer que ces métiers ont du sens, revaloriser aussi la qualité de vie au travail et les salaires", estime Monsieur Kowalczyk. Le directeur ajoute que "ce constat est national" est que sa clinique "n'est pas la seule à faire face à une pénurie de personnel".