Pour leur douzième samedi de mobilisation, les gilets jaunes ont choisi d'exprimer leur soutien aux personnes blessées lors des précédentes manifestations. A Caen, plusieurs manifestants arboraient des bandages ensanglantés.
Une fois encore, ils s'étaient donnés rendez-vous place du théâtre à 10 heures ce samedi 2 février. Pour cette douzième mobilisation, un appel à une "action" au rond-point "Mercedes" dans le secteur de Mondeville 2, parallèle à la manifestation en centre-ville, avait été lancé sur les réseaux sociaux. Mais selon une de nos équipes sur place, cet appel n'était visiblement pas suivi en milieu de matinée. Rien de comparable, en termes de mobilisation, avec la manifestation organisée dans les rues de Caen.
En revanche, l'appel à manifester contre les "violences policières" a lui bel et bien été entendu. En tête du cortège caennais, plusieurs manifestants arboraient des bandages ensanglantés pour exprimer leur soutien aux personnes blessées lors des précédentes manifestation. Dans le viseur des gilets jaunes, l'utilisation par les forces de l'ordre du désormais célèbre Lanceur de Balle de Défense (LBD-40), dont l'autorisation a été maintenue par le Conseil d'Etat, ce vendredi, à la veille de ce douzième samedi de mobilisation.
Selon le collectif militant "Désarmons-les", 20 personnes ont été gravement blessées à l'oeil -- la plupart éborgnées -- depuis le 17 novembre. La police des polices (IGPN) a été saisie de 116 enquêtes selon une source policière, portant pour dix d'entre elles sur de graves blessures aux yeux. Le ministre de l'Intérieur a reconnu vendredi que cette arme dite intermédiaire pouvait "blesser" et a promis de sanctionner "les abus" mais il en a défendu l'utilisation "pour faire face aux émeutiers".
Au total, les autorités ont recensé plus de 1.900 blessés parmi les manifestants et plus de 1.200 au sein des forces de l'ordre.
Dans le cortège, ce samedi 2 février, un autre mot d'ordre était également d'actualité, celui de la grève générale programmée pour le mardi 5 février. L'appel lancé par la CGT a été relayé par l'une des figures du mouvement des gilets jaunes, Eric Drouet. "Ce qui se passe depuis quelques semaines, c'est da faire entrer le mouvement dans les entreprises et on pense que c'est par la grève qu'on arrivera à donner une suite favorable à ce mouvement, ce que font pas mal de gilets jaunes en demandant eux gens de venir masivement le 5 à la manif", expliquait ce samedi matin un manifestant parmi les gilest jaunes.