L'ironman est l'une des formes les plus intenses du triathlon. Depuis 2015, la ville de Vichy accueille chaque été les adeptes de cette discipline. Cette année, le Caennais Kevin Rizzotto sera parmi eux. Il a tout quitté pour se consacrer pleinement à la préparation de ce rendez-vous.
Une épreuve pour les super-héros. Née au départ d'un simple débat entre les représentants de plusieurs disciplines pour déterminer laquelle était la plus éprouvante, la première édition de l'Ironman est organisée à Honolulu, sur l'île d'Hawaï en février 1978. Plutôt que de trancher le débat, la compétition réunit trois épreuves sur un triathlon de longue distance: 3,8 km à la nage, 180 km à vélo et 42 km à pied. Le vainqueur se verra attribué le titre d'"homme de fer" (Ironman).
Près de 40 ans plus tard, ce défi un peu fou réservé à une poignée d'initiés (ils étaient une quinzaine au départ de la première édition) a bien grandi et fait des petits tout autour du globe. L'Ironman est devenu une marque avec un circuit de compétitions et un championnat du monde organisé dansle berceau de la discipline. Depuis 2015, en France, les aspirants "hommes de fer" ont rendez-vous à Vichy. Cette année, un Caennais sera sur la ligne de départ les 26 et 27 août prochains.
Se lever triathlon, manger triathlon, dormir triathlon
Kévin Rizzotto a tout quitté pour se lancer corps et âmes dans ce qui ressemble au projet de toute une vie. Le triathlète de 29 ans a laissé son travail et tout vendu, voitures et meubles, pour partir s'entraîner au centre de triathlon de Buenos aires. "Fallait partir à l'étranger, parce qu'ici j'ai les amis, la famille, j'ai plus de distractions; Là-bas, j'avais vraiment une vie monacale: je me levais triathlon, je mangeais triathlon, je dormais triathlon", raconte Kévin. Au programme de son exil argentin: 6 séances de natation, 320 km de vélo et quatre séances de course à pied. Chaque jour.De retour en Normandie depuis le 10 août dernier, le jeune Caennais poursuit sa préparation physique et mentale. "Je sais que je vais passer par des étapes dans la course où je vais être au plus bas mentalement, ça va être de la gestion. Je pars pour 10 à 15 heures de course. Mais c'est ce qui est attirant, c'est le dépassement de soi et l'inconnu". Focalisé à 100% sur son objectif, Kévin Rizzotto doit aller au bout de lui-même, terminer l'Ironman, pour pouvoir écrire une nouvelle page du livre de sa vie.
Reportage d'Alexandre Baudrand et Suzana Nevenkic