Le Premier ministre a choisi de recourir au 49-3 pour faire adopter la loi Travail ce mardi. Cette décision a suscité un vent d'indignation parmi les opposants. Dans la soirée, un petit groupe de manifestants s'en est pris aux locaux du PS. Bilan : vitres brisées, tags, et affiches arrachées.
Il était 19h30 quand un petit groupe d'une vingtaine de personnes a fait irruption rue Paul Toutain pour s'en prendre au siège du Parti Socialiste, symbole, à ses yeux, du renoncement de la gauche au pouvoir. Un rassemblement avait été improvisé quelques instants plus tôt sur la place Saint-Sauveur afin de protester contre la décision du gouvernement d'user de l'arme du 49-3 pour faire adopter sans vote la loi Travail.
Au lendemain de cette action, les locaux du PS ont triste mine : les murs sont barbouillés de graffitis; des papiers, et du verre brisé jonchent le sol. Effaré, Antoine Casini constate les dégâts : "On ne peut que condamner l'intolérable et la violence, dit le conseiller départemental, élu dans un quartier populaire de Caen. Les inscriptions "Démission, Traitre, Vendus" se sont substituées aux affiches et aux photos qui normalement décorent les murs. "Rien ne justifie de pareils agissements, poursuit-il. Et en plus, s'en prendre à des visages qui symbolisent l'émancipation de la classe ouvrière témoigne d'un inculture crasse".
Les portraits de Jean Jaurès, Léon Blum et du résistant Maurice Fouque ont en efet été arrachés. Ironie de l'histoire, les manifestants s'en sont également pris à l'exposition consacrée à François Mitterrand, alors que ce 10 mai 2016 marquait le 35e anniversaire de l'élection du premier président socialiste.