"Certains savent, mais ne parlent pas" : 10 ans après le meurtre de Magalie, ses parents veulent la vérité

Cela fait 10 ans, jour pour jour, que le corps de leur fille, Magalie, a été retrouvé morte au milieu des fourrés, en Martinique, où elle se trouvait en vacances. Les parents de la jeune femme, qui avait 28 ans au moment du drame, témoignent et racontent ces dix années de souffrance.

Ils habitent un pavillon à Bretteville-l'Orgueilleuse, tout près de Caen (Calvados). Très loin de la Martinique, où leur fille, Magalie, est morte il y a dix ans maintenant.

10 ans d'incertitudes

Le 23 janvier 2014, le corps de la jeune femme de 28 ans, était retrouvé nue, sans vie, dans un fourré. Elle avait disparu quelques jours auparavant lors d'une randonnée solitaire dans le nord de l'île. 

Éric et Patricia Méjean vivent depuis 10 ans avec le poids de l'incertitude. Éric, le père, est particulièrement sévère sur le travail des policiers en Martinique. 

J'ai beaucoup de regrets.

Éric Méjean, le père de Magalie

"Cette enquête est partie sur de mauvaises bases. J’éprouve beaucoup de regrets, à l'époque, on m'a interdit d'avoir recours à des moyens personnels pour retrouver plus vite ma fille. Il a fallu cinq semaines pour retrouver le corps de Magalie, témoigne le papa de la jeune femme. Cette enquête est partie sur de mauvaises bases, elle a été bâclée, c'est certain". 

Comment survit-on à une si longue attente ? 

"C'est une journée difficile", avoue les larmes aux yeux Patricia, la maman de Magalie. 

Faire son deuil, c'est impossible.

Patricia, la maman de Magalie

"Pour nous, c'est inconcevable, faire son deuil est impossible, 10 ans, c'est énorme, avoue avec beaucoup d'émotion, Patricia, la maman de Magalie. Nous n'avons plus confiance dans la justice, on veut encore espérer qu'il y aura des résultats, mais on n'a pas assez nouvelles des enquêteurs".

"On tient pour elle, pour notre fils, heureusement, on a la famille et les amis pour nous soutenir, mais c'est très difficile."

"C'est un combat au quotidien, il faut qu'on tienne pour savoir un jour la vérité, ajoute Éric Méjean. Il va falloir que des gens parlent, que la justice accomplisse son travail. On est obligé d'y croire, peut-être qu'il y aura une petite étincelle et que quelqu'un va parler."

Une intime conviction

Les parents de Magalie en sont convaincus. Sur place, sur l'île de la Martinique, des gens connaissent la vérité. "On a l'intime conviction que sur place, ils savent qui a fait cela, affirme Patricia Méjean. Certains savent, mais ne parlent pas, c'est difficile de supporter ce genre de chose. S'il y a des gens qui connaissent la vérité, on leur demande de parler."