Des professeurs canadiens effectuent un voyage mémoriel sur les plages de Normandie : "Je veux transmettre un message de paix et de liberté"

Une vingtaine de professeurs d'histoire canadiens ont effectué un périple à travers le Calvados pour découvrir les lieux de la Bataille de Normandie. Ce voyage a pour but de leur faire découvrir cette période de l'Histoire à travers des lieux mémoriels canadiens, pour qu'ils puissent ensuite transmettre ces connaissances à leurs élèves.

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Il y a 80 ans, des soldats canadiens libéraient des villages normands lors du Débarquement, aux côtés des Britanniques et des Américains. Depuis cet événement historique, un lien fort perdure entre le Canada et la Normandie.

Le Centre culturel Juno Beach, situé à Courseulles-sur-Mer (Calvados) et créé en 2003 par des vétérans, est l'un des acteurs de cette relation. À travers des actions pédagogiques et commémoratives, ils font connaître ce pan de l'Histoire et rendent hommage aux 45 000 Canadiens qui ont perdu la vie lors de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis 2005, le centre culturel fait notamment venir des professeurs d'histoire du Canada sur une semaine pour découvrir les lieux de la Bataille de Normandie.

De l'émotion et des découvertes

Pour ces professeurs, c'est l'occasion d'avoir un moment privilégié avec leurs collègues "pour discuter de leur manière d'enseigner l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, du Débarquement et de la Bataille de Normandie", déclare Marie-Eve Vaillancourt, directrice des expositions du Centre Juno Beach.

Pour certains, ce périple a aussi une dimension plus personnelle. Travis Curliss, professeur d'histoire au Canada, est le premier membre de sa famille à aller sur la tombe de son grand-oncle, Blaine Curliss, dans le cimetière canadien de Cintheaux, pour lui rendre hommage.

"Je ressens du respect profond, je n'ai jamais connu mon grand-oncle. Quand il est mort et que mon arrière-grand-mère a reçu l'information, on ne m'a jamais dit ce qu'il avait fait et où il s'est battu", déclare avec émotion Travis Curliss au micro de France 3 Normandie.

Je porte le nom de Curliss, qui était un nom de fermiers, mais je peux ajouter maintenant aussi que c'était un soldat qui a donné sa vie pour la France.

Travis Curliss

Professeur d'histoire canadien

Son ancêtre a participé 80 ans plus tôt au Débarquement. Comme des milliers de jeunes soldats canadiens, il s'était engagé volontairement à 19 ans, il est mort à 21 ans. Pour Travis c'est une sorte de "guérison", qu'il va pouvoir apporter au reste de sa famille : "Ma famille a été vraiment blessée, c'était le petit frère de mon grand-père et il n'a pas compris pourquoi il avait décidé d'aller se battre volontairement [...]. Et je sais que s’il avait eu la chance de voir le paysage et de voir combien les personnes sont reconnaissantes, il aurait compris pourquoi Blaine a décidé de se battre."

De ce voyage mémoriel, il va rapporter des photos et des cailloux de la plage de Juno Beach qu'il partagera avec sa famille, dans son village d'Alberta.

Un message de paix

Avant de se rendre dans le cimetière, le petit groupe de professeurs s'est rendu à Ypres, en Belgique où les Canadiens étaient présents, mais aussi à Vimy dans le Pas-de-Calais, ainsi qu'à Dieppe.

"On essaye d'enrichir leur façon d'enseigner pour qu'ils vivent de manière viscérale ce qu'il s'est passé ici il y a 80 ans, explique Marie-Eve Vaillancourt directrice des expositions du Centre Juno Beach. Au départ, ils ne comprennent pas la gratitude envers les Canadiens. Il y a plus de drapeaux canadiens en Normandie qu'au Canada. C'est touchant pour eux."

Lorsqu'ils retourneront au Canada, ces passeurs de mémoire pourront transmettre à leurs classes ce qu'ils ont vu, parler de ces lieux mémoriels, des rencontres et de leurs ressentis aussi. Travis Curliss termine : "Je voudrais dire à mes élèves que ces jeunes hommes, qui sont morts, sont des personnes réelles, ils ne sont pas que des noms. Je veux leur transmettre un message de paix et de liberté."

Avec Marie Lebrun.

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