Ce vendredi les occupants d’un squat situé à Mondeville près de Caen ont été évacués par les forces de l’ordre. Une dizaine de personnes dont des enfants occupait ce logement.
Il était 8h30 ce vendredi matin lorsqu’un important dispositif de police a été déployé rue des Roches à Mondeville dans la banlieue de Caen.
Sur ordre de la préfecture du Calvados, une maison abandonnée et squattée depuis 2 ans a été évacuée. L'opération, prévue de longue date, s'est très bien passée. Elle s'est effectuée pendant l'été pour ne pas nuire à la scolarisation des enfants.
Trois familles géorgiennes et une famille arménienne squattaient ce bâtiment, soit 13 personnes dont des enfants âgés de 4 à 12 ans.
Deux familles avaient déjà été évacuées d’un précédent squat à Fleury-sur-Orne le 23 février dernier. Cette fois, la préfecture a décidé de les reloger pendant 7 jours à l’hôtel.
Régis Guillet, membre de l’AG de lutte contre toutes les expulsions, une association qui aide des personnes à trouver des logements vacants, était présent lors de l’expulsion.
« La politique de la préfecture du Calvados est de plus en plus scandaleuse. Les conditions pour obtenir un droit au logement sont de plus en plus restrictives. 7 jours d’hôtel c’est ridicule. On n’a pas le temps de se retourner pour trouver une solution. C’est de la maltraitance. »
La préfecture du Calvados précise qu'il s'agit là de la procédure habituelle:
"Un diagnostic social a été effectué au cas par cas, avec chaque famille. Pour ceux qui n'étaient pas en règle, il leur a été proposés un dispositif d'aide au retour dans leur pays d'origine. En cas de refus, il n'existe pas de droit au logement pour les personnes qui restent indûment sur le territoire. Ils ont le droit au 115. Ils peuvent être pris en charge de manière exceptionnelle s'il y a un critère de vulnérabilité"
Certaines de ces familles vivent depuis plusieurs années en France et sont intégrées, selon Régis Guillet.
6 squats dans l'agglomération de Caen
Du côté de la préfecture du Calvados, on rappelle qu’il s’agissait d’une occupation illégale ayant fait l’objet d’une ordonnance d’expulsion du tribunal d’instance de Caen.
Le logement avait été déclaré insalubre et présentait des risques pour la sécurité des personnes. Dans un communiqué la préfecture ajoute :
« Face à ces dangers, le préfet du Calvados mène avec fermeté une politique de résorption des squats de l’agglomération caennaise. »
L’association AG de lutte contre toutes les expulsions prend en charge plus de 300 personnes autour de Caen dans 6 squats. « Et nous ne pouvons pas héberger tout le monde », déplore Régis Guillet.