Féminicide. Il a tué sa femme de 45 coups de couteau, son procès en appel s'ouvre ce lundi

Le procès en appel d'un homme de 63 ans, s'ouvre ce lundi 4 décembre à la Cour d'appel d'Avranches dans la Manche. L'homme avait été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, dont 16 ans de sûreté pour le meurtre de son épouse qui avait reçu 45 coups de couteau dont 19 au visage.

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Un homme a décidé de faire appel de sa peine pour féminicide. Le 25 janvier 2023, la Cour d'Assises du Calvados avait condamné Jean-Pierre, âgé de 63 ans, à 25 ans de prison, dont 16 ans de sûreté pour le meurtre de son épouse Nicole. L'accusé encourait la perpétuité. Son procès en appel s'ouvre ce lundi 4 décembre 2023 à Coutances. Il sera jugé par la Cour d’Assises de la Manche.

45 coups de couteau

En janvier dernier, lors de ses 3 jours de procès, aucune circonstances atténuantes n'avaient été reconnues à l'accusé. Il devait répondre des 45 coups de couteau, dont 19 au visage, qu'il avait asséné à son épouse. "Un meurtre ignoble" selon l'avocate générale, "aucun des coups de couteau n'est involontaire ou accidentel".

À la barre, l'époux, hésitant, cherchant ses mots, avait eu du mal à expliquer son geste, parlant avec une voix chevrotante. L'homme s'était livré à la police dans la nuit du 8 au 9 décembre 2019, en se présentant au commissariat de Caen et avouait le meurtre de sa femme, professeure-documentaliste au lycée Fresnel. 

"Jamais, il n'a voulu dissimuler, il a toujours voulu répondre de ses actes", rappelaient d'ailleurs ses deux avocats. "Il n'est ni violent, ni misogyne." Les deux policiers en charge de l'affaire se souvenaient d'un homme "abattu et hébété".

Le couple était ensemble depuis 30 ans, mais en crise depuis des mois. "Qu'est-ce qu'ils pouvaient partager à part les enfants ?", avait témoigné la sœur de la victime, pour évoquer les caractères totalement opposés des protagonistes. Elle décrit le mari comme "enjoué, affable et dynamique".

Pour Maître Aline Lebret, l'avocate des parties civiles :

On évoque le caractère taciturne, soupe-au-lait, de l'époux, mais c'est un peu simple, un peu court pour justifier le passage à l'acte.

Maître Aline Lebret

Avocate des parties civiles

Le fils du couple, né en 1993, était le seul ayant très directement subi des violences de l'accusé, dans son enfance, tout en assistant à des scènes de violence contre sa mère. Sa sœur avait décrit "une maman formidable, toujours présente pour elle".

L'avocate des parties civiles voulait "un rôle pédagogique" pour cette affaire de féminicide.

Aucun trouble pour expliquer ce comportement violent

À l’époque, les experts, médecin légiste, psychiatre et psychologue, s'étaient succédés durant le procès. Leurs conclusions allaient toutes dans le même sens : l'accusé ne souffrait pas de trouble de la mémoire, de trouble psychotique, de trouble de l'humeur, unipolaire ou bipolaire. "Il ne pouvait simplement pas envisager la séparation voulue par sa compagne, et était dans un déni total de la situation", mais il était bien responsable de ses actes.

Si c'était possible, je reviendrais en arrière, je prendrais sa place et je vous rendrais maman.

L'accusé

Au terme de son premier procès, le mari avait fini par craquer. Face à l'avocat des parties civiles, il s'était effondré avant de balbutier à ses enfants : "si c'était possible, je reviendrais en arrière, je prendrais sa place et je vous rendrais maman. Je vous aime."

L'avocate générale avait requis contre lui 30 ans de réclusion criminelle, dont 20 ans de sûreté et interdiction de contact avec la famille, y compris les enfants. Il avait finalement été condamné à 25 ans, dont 16 de sûreté.

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