L'arrêt prématuré du championnat a fragilisé un club qui a cumulé les déboires depuis deux ans. Les finances du SM Caen sont dans le rouge. L'effectif est pléthorique. Les dirigeants gardent le silence. Les supporters sont inquiets. Malherbe avance dans le brouillard.
Quand au mois d'avril le Premier Ministre a signifié que les championnats de football ne pourraient pas reprendre, le président du Stade Malherbe ne faisait pas mystère des conséquences auxquelles le club devrait faire face. "Il y a tout le volet économique qui va avec, prévenait Fabrice Clément. Il faut imaginer les pertes en cascade : les droits télé qui représentent des ressources importantes pour un club, le marché des transferts en été qui est aussi une ressource importante. Et puis nos partenaires locaux : que va-t-on leur dire à la rentrée, quels seront les tarifs ?"
Le 6 juin 1993, Le SM Caen inaugurait le stade d'Ornano face au Bayern Munich. Une autre époque...
? 6 juin 1993
— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) June 6, 2020
? Inauguration du Stade Michel d’Ornano et victoire (4-1) en amical face au @FCBayern ?? #SMCaen #RétroSMC pic.twitter.com/SlTd8EOehR
Mais la crise couvait en réalité depuis de nombreux mois. En mars dernier, avant le confinement, la DNCG, le gendarme du foot français, avait déjà pointé les fragilités du SM Caen. Au terme d'une saison 2018-2019 conclue par une relégation en Ligue 2, le déficit structurel s'est établi à 13,6 M€ (contre 8 M€ la saison précédente). Le club n'a équilibré ses comptes que grâce à l'apport des indemnités de transferts (14,4 M€).
Le Stade Malherbe en quête d'argent frais
Cette saison avortée n'a certainement pas amélioré la situation. Caen dispose de 36 joueurs sous contrat. Et même si les salaires de Ligue 2 ne ne peuvent être comparés à ceux de la Ligue 1, la masse salariale pèse lourd, à fortiori quand les recettes sont en baisse. Il faudra dégraisser. Mais la valeur marchande de l'effectif est incertaine, d'autant que le marché sera affecté par les difficultés financières que rencontrent de nombreux clubs.
"Je n'ai aucun mal à l'avouer, au fond de moi, j'ai un peu la haine contre ceux qui ont repris le club et qui l'ont coulé, (Gilles) Sergent et compagnie… Le @SMCaen ne mérite pas ça". Dans sa chronique, @patrice_garande revient sur la situation du SMChttps://t.co/SPoy4s1Won
— FOOT NORMAND (@FOOT_NORMAND) May 26, 2020
Comment dès lors équilibrer les comptes ? Qui pour apporter de l'argent frais ? Comment bâtir un effectif permettant au club de demeurer compétitif ? Une équation à multiples inconnues résumée dans ce reportage de Florent Turpin et Guillaume Le Gouic :