25 magasins et un outlet de l’enseigne Galeries Lafayette étaient placés en procédure de sauvegarde, dont ceux de Rouen et de Caen. Ce mercredi 21 février, le tribunal de commerce de Bordeaux a examiné le plan de continuation du propriétaire Michel Ohayon.
L'audience s'est déroulée à huis clos au tribunal de commerce de Bordeaux. Un millier de salariés de 26 magasins français des Galeries Lafayette sont concernés par ce dossier. En Normandie, les magasins de Caen et Rouen font partie de ceux placés en procédure de sauvegarde depuis février 2023.
Durant l'audience, le propriétaire des magasins Michel Ohayon, homme d'affaires de Bordeaux, a présenté le plan de continuation, ses créanciers ont été entendus.
Décision le 20 mars
D'après l'Agence France Presse, de sources concordantes, ce plan pour les 26 magasins a reçu le soutien de son principal créancier, le groupe Galeries Lafayette, juste avant son examen final.
Le président du tribunal a demandé à toutes les parties de ne pas rapporter les propos tenus durant l'audience.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 20 mars, a indiqué un participant.
Un accord sur le montant des créances
Le groupe Galeries Lafayette, auquel l'homme d'affaires bordelais avait racheté ces enseignes en 2018 et 2021, a "accepté le plan de sauvegarde proposé par Monsieur Ohayon, qui a été modifié", a déclaré à la presse avant l'audience à huis clos Me Stéphane Kadri, avocat du comité social et économique central (CSEC) d'Hermione Retail, qui chapeaute la plupart des 26 magasins.
"Les Galeries Lafayette abandonnent 70 % de leurs créances, acceptent que les 30% restants soient payés sous 10 ans, de revoir le taux de commissionnement dans deux ans et parallèlement, cette nuit, la prévision d'un taux de croissance de 11 % a été ramenée à 4%. On avait dit que 11%, c'était irréaliste", a ajouté l'avocat, selon qui tous les créanciers et mandataires soutiennent désormais le plan.
Les Galeries Lafayette, sollicitées par l'AFP, n'ont pas souhaité faire de commentaire, mais selon une source proche du groupe, elles ont en effet décidé de soutenir le projet présenté par Michel Ohayon qui leur doit des dizaines de millions d'euros.
"Dans la dernière version du plan, il a fait des concessions qui vont permettre de redonner une impulsion à l'exploitation des magasins et le groupe en prend acte", a observé cette source auprès de l'AFP.
Les Galeries, également premier fournisseur des 26 magasins restent malgré tout "lucides quant à la fragilité de la situation de ces magasins mais souhaite donner une chance à Hermione Retail", estime-t-elle encore.
Une première crainte de fermeture en février 2023
Le groupe Galeries Lafayette possède en tout 57 magasins du même nom dans l’hexagone. Mais le holding Hermione People & Brands (HPB), dirigé par Michel Ohayon, en détient 25, ainsi qu’un outlet.
En février 2023, ces franchises étaient ainsi déjà en péril : il s'agissait de celles d'Agen, d'Amiens, d'Angoulême, de Bayonne, de Beauvais, de Belfort, de Besançon, de Caen, de Cannes, de Chalon-sur-Saône, de Chambéry, de Dax, de La Roche-sur-Yon, de La Rochelle, de Libourne, de Lorient, de Montauban, de Niort, de Rosny-sous-Bois, de Rouen, de Saintes, de Tarbes, de Toulon et de Tours, ainsi que l’outlet de Coquelles.
La situation était cependant "une bonne nouvelle" selon la Financière immobilière bordelaise (FIB). Cette mise sous sauvegarde devait en effet permettre aux dirigeants "d'élaborer et de déployer un plan de sauvegarde" pour maintenir l’activité et préserver les 1 109 emplois menacés, les magasins n’étant pas encore en cessation de paiements.