Plus de deux ans après la fermeture définitive du centre d'enfouissement des déchets de Nonant-le-Pin, GDE et ses opposants se sont retrouvés ce mardi 30 avril au tribunal. L'industriel les attaque pour injure et diffamation.
Ils aimeraient bien tourner la page. Mais GDE en a décidé autrement. L'industriel et son directeur de l'époque, Hugues Moutouh (préfet de la Drôme depuis mars dernier), ont assigné devant le tribunal de Caen dix opposants au site de Nonant-le-Pin pour injure et diffamation. "Cette procédure est quand même sortie après la victoire définitive du 9 décembre 2016, je pense qu'il y a eu un petit soubresaut d'orgueil. comme on sait qu'ils ne manquaient pas d'argent, les procédures ne sont pas un problème pour eux, ils avaient encore envie de nous embêter", déclarait ce matin peu avant l'audience Emilie Dehaudt.
Les deux parties se retrouvent en effet plus de deux ans après ce qu'on pouvait penser être l'épilogue du dossier. Le 9 décembre 2016, le Conseil d'etat scelle définitivement le sort du site de la décharge de Nonant-le-Pin en confirmant l'annulation de l'autorisation d'exploitation.
Ils ont un petit problème avec la liberté d'expression
Les faits provoquant ce mardi ces retrouvailles au tribunal remontent au mois de septembre 2015. GDE et Hugues Moutouh n'ont pas apprécié certains commentaires publiés sur la page Facebook des opposants au site de Nonant-le-Pin. Dix personnes sont poursuivies: les trois administrateurs de la page et les sept auteurs des messages concernés. "Ils ont un petit problème avec la liberté d'expression", estime Romain Carles, l'avocat de la défense, rappelant la cinquantaine de procédures intiées par l'industriel dans le dossier de Nonant-le-Pin.
Ce dernier a d'ailleurs déposé des conclusions de nullité, des conclusions qui entraînent le report de l'affaire. Les deux parties se retrouveront le 25 juin prochain pour une première audience puis plaideront le 17 septembre. "Je souhaite bonne chance à GDE pour plaider sur sa plainte qui est truffée d'erreurs et qui, à mon avis, manifestement nulle", indique le conseil des administrateurs de la page Facebook.