Harcelée sur les réseaux sociaux après sa participation au concours de plaidoiries du mémorial

Hélène était parmi les 14 finalistes, vendredi dernier, au Mémorial de Caen. Élève de terminale en Moselle, elle a choisi de plaider la cause des Alevis de Turquie, la culture et la religion de ses grands-parents, minoritaire et "dissimulée". Elle est depuis victime de harcèlement et de menaces.

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Hélène est venue de Fameck (57) dans l'Est de la France,  pour participer à la finale du concours de plaidoiries du Mémorial de Caen. Devant près de 3000 personnes la jeune fille est venue plaider la cause des Alevis de Turquie. 
"Je vais vous parler d’un peuple, mon peuple. D’une culture, d’une religion très minoritaire : les Alévis. Ils sont entre dix et quinze millions en Turquie. Vivant dans un pays à forte majorité sunnite, ils peinent à faire valoir leur culte et leur mode de vie" explique t-elle dès le début pour présenter son choix. Il faut savoir que chaque candidat, élève de lycée, choisit une thème à défendre, une "injustice" qui les touche. 

Un exercice où elle a été jugé sur le fond et la forme. Hélène a su convaincre le jury puisqu'elle est Lauréate 2018. Elle n'a pas reçu le premier prix, celui du Mémorial de Caen, mais le Prix de l’engagement citoyen (offert par la MGEN).

L'expérience aurait pu s'arrêter là. Mais depuis Hélène Yildiz est l'objet de menaces sur les réseaux sociaux. Un déchaînement de violences verbales et d'atteinte à l'intégrité de sa personne qui peut-être traumatisant pour la lycéenne. 

Sur Facebook, une publication du nom "Le journal turc" ( partisans de l'AKP et du Président, Recep Tayyip Erdogan) encourage les commentaires haineux envers la jeune Hélène, la qualifiant de sympathisante du PKK (un groupe armé kurde, considéré comme terroriste par une grande partie de la communauté internationale, dont la Turquie) . Chaque chapitre de sa plaidoirie est contre-argumenté.



Sur twitter, les commentaires sont tout aussi violents envers la jeune fille. Quelques personnes s'insurgent et prennent sa défense.


Ce lundi matin, la jeune fille a reçu le soutien de son chef d'établissement, le lycée Saint-Exupéry à Fameck. 


"Il faut rester vigilant sur l'exportation des conflits communautaires turcs en France. Il y a aujourd'hui beaucoup de problèmes de ce type  et de violence en Allemagne, au Pays-Bas, et en Belgique", explique Dorothée Schmid de l'Institut Français des relations internationales.


Il faut savoir que la CEDH ( la Commission européenne des droits de l'Homme) a déjà condamné la Turquie à deux reprises (en 2014 et 2016,) pour discriminations religieuses envers la confession alévie.


Stéphane Grimaldi, le directeur du mémorial de Caen, a vivement réagi à ces menaces sur la jeune Hélène alors que le concours existe depuis plus de 20 ans c'est bien la première fois qu'un déchaînement pareil se produit. "Si on ne peut plus émettre une opinion librement dans un concours lycéen c'est notre République qui est menacée. On s'attaque à une lycéenne, c'est facile et dégueulasse."




 

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