Depuis les attentats commis vendredi soir à Paris, les donneurs se précipitent dans les centres de l'Etablissement Français du sang avec ce besoin de "participer à l'effort national", d'être "solidaire", de "faire quelque chose".
Samedi matin, à Caen, l'Etablissement Français du sang (ESF) a été pris d'assaut. De longues files d'attente se sont formées dès l'ouverture. En Normandie, pour cette seule journée, le nombre de dons a augmenté de 50 %. C'est ce qui a poussé l'Etablissement a ouvrir des centres normalement fermés ce lundi (au Havre et à Saint-Lô). "Je suis passé samedi. Il y avait tellement de monde que j'ai fait demi-tour, raconte Thibault, allongé dans la salle de don du centre de Caen. Là, je profite de ma pause déjeuner pour venir". A côté de lui, un donneur reconnaît qu'il n'était pas venu depuis longtemps : "ça faisait deux ans que je ne donnais plus. Mais je pense qu'on a tous été touchés par ce qui s'est passé. On a envie de faire quelque chose".
Les images des victimes ensanglantées diffusées en boucle sur les chaînes de télévisions et sur internet ont ému, au point de déclencher un vrai mouvement de solidarité. "C'est vrai que c'est un geste citoyen, poursuit Thibault. C'est une manière de dire qu'on est solidaire, qu'on ne reste pas chez soi en étant indifférent. On n'abandonne pas". Anne, une infirmière qui exerce en région parisienne va plus loin : "mon hôpital n'a pas été réquisitionné ce week-end, mais j'avais envie de participer à l'effort national. Je suis venu voir une amie à Caen. Nous avons décidé de venir. C'est un acte patriote. C'est rien pour le donneur, c'est tout pour le receveur".
Le reportage de Suzana Nevenkic et Cyril Duponchel :