La construction d'une nouvelle prison devrait débuter en 2019 à Ifs. Une première réunion publique était organisé ce lundi soir dans la commune de l'agglomération caennaise. 150 habitants ont fait le déplacement pour exprimer leurs inquiétudes.
Le 13 juin dernier, le premier ministre Manuel Valls, accompagné du garde des sceaux Jean-Jacques Urvoas, annonçait la construction d'une nouvelle maison d'arret dans l'agglomération caennaise pour remplacer l'actuel établissement, trop vétuste et trop petit. Si un terrain à Bretteville l'Orgueilleuse a été évoqué pendant un temps, suscitant la protestation des habitants, c'est finalement la commune d'Ifs qui a été retenue.
"Quand on a mis bout à bout tous les critères qui étaient exigés, notamment la proximité avec le tribunal, la desserte en transports en commun, la capacité à trouver 15 hectares en un seul tenant, il s'est avéré de fait que c'était le seul endroit qui pouvait convenir compte tenu du cahier des charges qui était imposé par le ministère", a plaidé ce lundi soir, lors de la première réunion publique organisée à Ifs, le président de l'agglomération de Caen-la-Mer, Joël Bruneau.
Car les 150 habitants venus dialoguer avec les élus avaient plus de récriminations que de satisfaction à exprimer ce lundi soir. Chute des prix de l'immobilier, nuisances liées au voisinage du futur établisement , impact sur la circulation: les motifs d'inquiétude ne manquaient pas. Sans compter le sentiment d'avoir été mis devant le fait accompli. "On nous a informés et on a pris une vraie leçon de démocratie: je décide et vous subissez", lachait, amer, un habitant à l'issue de cette réunion.
La future prison devrait accueillir 550 à 600 détenus. Sa construction doit débuter en 2019 pour une mise en service en 2022.
Reportage d'Hélène Jacques et Jean-Michel Guillaud
Intervenants:
- Guillaume Paté, agriculteur
- Joël Bruneau, président de Caen-la-Mer
- Michel Patard-Legendre, maire d'Ifs