Depuis le vendredi 12 août, dans le Calvados, il est interdit de laver sa voiture chez soi ou dans une station de lavage. Mais comme les véhicules sanitaires ne sont pas concernés, les stations ne sont pas obligées de fermer. Un vrai dilemme pour les gérants de ces stations.
"Personne ne comprend pourquoi nos stations restent ouvertes" explique Patrick Aubry. Ce propriétaire de trois stations de lavage dans l'agglomération caennaise ne sait pas comment faire. Depuis le 12 août, des automobilistes viennent laver leur voiture malgré l'interdiction. Soit ils ne lisent pas l'arrêté préfectoral affiché, soit ils passent outre puisque la station n'est pas fermée.
Que risquent les clients ?
Ces clients qui bravent l'interdiction encourent une amende qui peut grimper à 1500 euros. Mais Patrick Aubry ne veut pas se substituer aux forces de l'ordre : "on n’est pas des policiers, pas des gendarmes, on va ne pas interdire aux gens de laver leur voiture chez nous. C'est pas mon rôle et je n'ai pas envie de perdre mes clients."
Une perte estimée à 20 000 euros par mois
Ce chef d'entreprise qui emploie 4 personnes a investi trois millions d’euros dans ses trois stations qui fonctionnent majoritairement avec de l’eau recyclée. Il estime sa perte de chiffre d'affaire à plus de 20 000 euros par mois.
Avec de telles restrictions, le gérant s'inquiète pour son chiffre d'affaires, il a donc envoyé un courrier à la préfecture: "on se demande si on peut encore travailler, il faut absolument que l'on ait des aides financières. Ou on ouvre complètement, ou on ferme, mais pas cet entre-deux, très inconfortable."
Les services de l’État lui ont répondu qu'ils avaient conscience des conséquences économiques de cet arrêté et qu'il était possible de recourir à l’activité partielle. Si elle ne permet pas de compenser la perte d’exploitation en tant que telle, elle allège la charge salariale. La préfecture lui conseille de se tourner également vers son assureur.