La direction de la polyclinique du Parc de Caen (Calvados) n'a pas précisé les raisons de cette interruption des urgences de nuit. À partir de 20 heures, jeudi 29 février 2024, les patients sont désormais invités à composer le 15...
À partir de 20 heures, jeudi 29 février 2024, les patients qui se présentent aux urgences de la polyclinique du Parc trouveront désormais portes closes.
Le groupe Elsan, "le leader de l'hospitalisation privée", vient de le faire savoir dans un communiqué laconique.
Pour une durée indéterminée
"L’activité d’accueil des urgences de la polyclinique du Parc sera suspendue de 20 heures à 8 heures à compter du 1er mars 2024 pour une durée indéterminée", écrit l'établissement qui précise que le service continue d'accueillir les patients dans la journée.
Par ailleurs, "les urgences maternité/obstétriques sont ouvertes 24 heures/24".
La polyclinique ne donne aucune information pour expliquer cette fermeture nocturne. L'établissement ne précise pas si elle est liée à une pénurie de soignants.
Tensions sociales dans le privé, inquiétudes au CHU
Depuis quelques semaines, le climat social s'est tendu dans les cliniques privées. Ouest-France rapporte qu'une partie du personnel de la polyclinique a débrayé ce jeudi 29 février pour réclamer de meilleurs salaires.
Leurs collègues de l'hôpital Saint-Martin ont mené une longue grève au mois de février : les agents demandaient une hausse des rémunérations afin d'enrayer "la fuite du personnel" vers le CHU de Caen.
Tant que les urgences resteront fermées la nuit, la polyclinique du Parc recommande aux usagers d'appeler le 15 qui est "chargé d’évaluer la situation et d’organiser la réponse médicale (...) vers un autre centre hospitalier ou une solution en médecine de ville".
La polyclinique avait déjà temporairement fermé les urgences pendant la période des fêtes. L'hôpital Saint-Martin a dû faire de même pendant deux jours au mois de janvier. Au CHU de Caen, ces aleas ne sont pas vus d'un bon oeil. "Les soignants sont inquiets de voir les urgences de nuit d’autres établissements fermer à tour de rôle", explique Déborah Lelièvre, secrétaire générale CGT du CHU de Caen.
Les urgences du CHU risquent bien de devoir absorber un surplus d'activité. La CGT dénonce aujourd'hui "le manque de moyens et d’effectifs dans les hôpitaux. Les soignants travaillent douze heures de suite, ils ont le blues. On ne cesse de le répéter au gouvernement ! En vain ! On a le sentiment d’être délaissés".