Basée à Caen et connue du grand public pour ses marques de cidre, salade ou fromage, la coopérative agricole Agrial a vu son bénéfice baisser l'an dernier sous le coup de la crise sanitaire et du Brexit.
Si ses marques Florette, Loïc Raison ou Soignon sont clairement identifiées par les consommateurs, ces derniers ne connaissent pas forcément Agrial. La coopérative normande, basée à Caen, emploie pourtant 22 000 personnes dans le monde et a enregistré en 2021 un chiffre d'affaire de 6,218 milliards d'euros, en hausse de 4,38 %. Le bénéfice net, lui, s'est établi à 60,5 millions d'euros en 2021 contre 68,8 millions un an plus tôt soit une baisse de 12% due, selon la direction de la coopérative, à la crise sanitaire et au Brexit.
"L'année 2021 a été encore plus compliquée que 2020. La restauration a été fermée pendant cinq mois et on a beaucoup souffert du Brexit", explique Ludovic Spiers, le directeur général d'Agrial. En Angleterre, où la coopérative compte sept usines, "on a manqué de personnel avant tout (...) Il faudrait que l'immigration reparte finalement pour qu'on ait plus de ressources."
Manque de matières premières au Royaume-Uni
Agrial réalise 18% de son chiffre d'affaires au Royaume-Uni. "On (y) a manqué aussi de matières premières pour faire tourner nos usines. On avait des carnets de commandes qui étaient bons mais on pouvait pas fonctionner normalement durant toute cette année 2021", ajoute M. Spiers.
Le chiffre d'affaires d'Agrial est lui en hausse de 4,38% à 6,218 milliards d'euros en 2021, une augmentation qui "s'explique en partie" par "l'inflation", indique le DG de la coopérative qui rassemble 12.000 producteurs. "On parle beaucoup de l'énergie mais ce qui nous a le plus pénalisés en 2021, c'est l'augmentation des emballages, qui pour certains ont augmenté jusqu'à 30%. Ca a été terrible."
2022 : "Une année de nouveau très compliquée"
L'année 2022 "se présente comme une année de nouveau très très compliquée", reconnaît le DG de la coopérative qui réalise 25% de son chiffre d'affaires à l'étranger. Le conflit en Ukraine "amène une augmentation des prix de l'énergie qui va renforcer l'augmentation de la crise sanitaire, avec cette crainte vraiment d'avoir des manques d'énergie. S'il y a des ruptures d'énergies, nous qui sommes énergivores, en agriculture, dans nos industries agroalimentaires, c'est vraiment le plus gros risque", détaille M. Spiers. "On commence à s'y préparer" mais "personne n'a la réponse à cette question."
Avec ses 59 marques et 280 magasins, Agrial réalise 40% de son chiffre d'affaires
dans le lait, 23% dans les céréales, 22% dans les fruits et légumes frais, 9% dans
la viande et 6% dans les boissons.