Emmanuel Macron veut construire et mettre en service six nouveaux EPR2 d’ici 2035 et prolonger la durée de vie des centrales nucléaires. Ce projet nécessite un financement à la hauteur de l’ambition, et de la main d'œuvre qualifiée et diversifiée. C’est ce que sont venues annoncer trois ministres aujourd’hui en Normandie, territoire nucléaire par excellence.

100 000 nouveaux emplois dans les dix prochaines années. La filière nucléaire va recruter à tour de bras. 

L'expérience de l'EPR Flamanville est cuisante et toujours d'actualité :  un retard de 12 ans, un surcoût de 10 milliards d'euros, et un manque récurrent de personnel qualifié pour sa construction et sa mise en service (reportée à 2024). Le gouvernement a-t-il tiré les leçons de la construction de ce premier réacteur nouvelle génération en France ? En tout cas, le nucléaire prend de la vitesse dans notre pays. Le Président de la République avait annoncé son souhait de construire et mettre en service 6 nouveaux EPR2, dont deux à Penly (76), d'ici 2035. Le projet de loi sur l'accélération du nucléaire a été définitivement adopté le mois dernier. 

Il faut maintenant passer à la phase de recrutement. C’est donc un « plan Marshall des compétences » que sont venues annoncer trois ministres à Caen (Calvados) ce 9 juin: Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche), Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique) et Carole Grandjean (Enseignement, formation professionnelle) ont longuement échangé ce matin avec les étudiants de l'Université de Caen. 

Ils se sentent ambassadeurs, de porter cette vérité scientifique, pour montrer ce que sont les métiers du nucléaire et leurs avantages. En particulier sur les filles, sur certaines filières minoritaires, avec là aussi cette envie d'être ambassadeurs et de montrer que les métiers de l'industrie et des technologies du nucléaire sont ouverts à tous

Sylvie Retailleau, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche

Nucléaire : des formations à tous les niveaux 

Pour recruter 100 000 personnes en dix ans, le gouvernement veut cibler tous les niveaux et lancer une opération séduction du nucléaire, de la primaire aux doctorants, et même au delà avec la formation continue. Car la ministre en convient, aujourd'hui le nucléaire n'a pas une belle image, notamment auprès des jeunes. 

Aujourd'hui il y a une éthique dans la science, et je crois que dans le nucléaire on doit avoir cet accompagnement dans la sécurité et la gestion des déchets. Il faut développer cette culture scientifique pour qu'il y ait des citoyens plus éclairés et développer une science participative.

Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche

Le plan prévoit des interventions dans les écoles, collèges et lycées, en favorisant par exemple l’accueil des stagiaires de 3ème dans les entreprises du nucléaire et la présence d'acteurs de la filière dans les heures de découverte des métiers en 5e. La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche insiste sur le fait d'attirer "notamment des filles vers les filières scientifiques et technologiques". 

Autre mesure concrète : pérenniser le dispositif de bourses d’études dans le nucléaire avec l'octroi de 400 bourses par an. 

"On part de choses qui existent, les compétences sont déjà là", explique la ministre. Il s'agirait donc de mieux coordonner l'offre de formation pour la faire coïncider avec les besoins des entreprises, avec en rôle moteur, la région Normandie. 

L'alternance est un autre levier du plan, avec là aussi, l'octroi de bourses spécifiques. 

Le gouvernement veut aussi insister sur "le compagnonnage pour favoriser le transfert des compétences par les seniors au sein de la filière nucléaire".

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