La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit ce lundi 13 mars sur l'agglomération caennaise. Le rond-point bleu d'Ifs fait de nouveau l'objet d'un blocage et entraîne d'importantes difficultés de circulation sur le périphérique sud.
Sans attendre la prochaine journée nationale de mobilisation programmée ce mercredi 15 mars (date à laquelle le projet de réforme des retraites doit être examiné en commission mixte paritaire), les syndicats poursuivent leur bras de fer avec le gouvernement sur le terrain. Dans l'agglomération caennaise, le rond-point bleu d'Ifs, situé au-dessus du périphérique sud, fait de nouveau l'objet d'un blocage depuis 5 h 40 ce matin. Un barrage filtrant a été mis en place à l'initiative des syndicats à l'entrée de la route de Falaise (débouchant sur le rond-point).
/regions/2023/03/13/640ef2c23da1c_blocage1.jpg)
Les manifestants laissent passer les véhicules, surtout les voitures, au compte-gouttes. Selon notre équipe sur place, l'ambiance était plutôt calme en milieu de matinée. Beaucoup d'usagers semblaient faire preuve de compréhension (voire d'adhésion) à l'égard de ce mouvement. Brigitte, la cinquantaine, est restée bloquée durant trois-quarts d'heure et a manqué son rendez-vous à Mondeville pour une offre d'emploi. "Je fais toutes les manifs avec mon frère. Là, j'étais pas prévenue. C'est pas grave, enfin....c'est pas de votre faute, on va dire ça !"
"On va mourir avant de toucher la retraite"
José, lui, devait emmener sa fille à un rendez-vous chez un spécialiste, un rendez-vous pris de longue date. Le père de famille est déçu. Mais garde son calme. "Normalement, je devais être en retraite cette année mais bon, vu tout ce qui se passe, ça m'étonnerait. A priori, pour moi, c'est pas avant deux ans. C'est pas aux grévistes que j'en veux, c'est là-haut." Dans sa voiture, Nadia patiente avec sa petite fille installée dans un siège bébé. "Tant qu'elle ne pleure pas, ça va", indique la jeune maman qui tente de rallier la crèche. Ce mouvement, elle le comprend totalement. "Je ne sais pas si arrivée à 64 ans, j'aurai le droit à la retraite. Ils reculent, ils reculent, c'est sans fin. Je pense qu'on va mourir avant de toucher la retraite." Pour autant, Nadia s'interroge : "Est-ce que ça (la mobilisation) change vraiment quelque chose ? Est-ce que les gilets jaunes, ça a changé quelque chose ? Tout a flambé, tout est devenu cher. J'ai pas trop l'impression qu'on nous écoute."
"On y croit encore et on ne va rien lâcher", lui répond Virginie, l'une des manifestantes du rond-point bleu, "Si je n'y croyais plus, je ne serais pas là et je men serais pas levée à 4 heures du matin." Pour Bruno Gilbert, secrétaire départemental FO Finances Publiques, l'heure n'est pas à la résignation. "L'idée derrière cette réforme, c'est de faire payer aux travailleurs tout ce qui a été donné aux entreprises pendant le Covid. On veut récupérer de l'argent sur le dos des salariés", estime le syndicaliste, "On se battra jusqu'au bout : aujourd'hui, demain, la semaine prochaine, on continuera autant de temps qu'il faudra." Et de prévenir : "On va multiplier les actions un peu partout, on va toucher le secteur économique, le transport, les acheminements."
Un autre barrage à Mondeville
Les plus mécontents, quant à eux, refusaient de s'exprimer auprès des journalistes. Les difficultés de circulation sur le périphérique sud sont d'autant plus importantes qu'un autre barrage, non supervisé par les syndicats, a été directement mis en place sur le périphérique lui-même par d'autres manifestants. Ce lundi matin, la préfecture du Calvados conseillait aux usagers de privilégier le périphérique nord.
/regions/2023/03/13/640ef5983af57_blocage4.jpg)
Sur son site internet, Bison Futé annonce la fin de cette action aux alentours de midi. En milieu de matinée, un groupe réunissant des membres du syndicat Force Ouvrière et des gilets jaunes a pris la direction de Mondeville. Les manifestants souhaitent mettre en place un barrage filtrant sur le rond-point de l'étoile, un giratoire desservant le périphérique sud mais aussi les différents centres commerciaux alentours.
