Après Octobre Rose, place à Movember. Les services d'urologie et de médecine nucléaire du CHU de Caen Normandie mènent des actions avec des acteurs du sport local, dans le cadre du mouvement international de prévention contre les maladies masculines. Le docteur Waeckel, urologue à Caen, nous explique cette opération.
Inscrire un trois point pour valoriser sa moustache. Lors du derby entre le Caen Basket Calvados (CBC) et Le Havre, mardi 14 novembre, de nombreux spectateurs ont arboré leur plus belle moustache en soutien au mouvement Mouvember. À la mi-temps, un match symbolique entre les médecins et les pompiers s'est tenu pour l'occasion. Au lendemain de ses performances sur le parquet, le Docteur Waeckel a répondu aux questions de France 3 Normandie.
- France 3 : Pourquoi avoir choisi de travailler en collaboration avec les clubs caennais ?
Dr Thibaut Waeckel, urologue : Pour la première fois, nous nous sommes alliés au CBC et au Stade Caennais Rugby Club, pour sensibiliser les spectateurs, car c’est une question de santé publique. C'est aussi l'occasion de mettre à l’honneur les acteurs du soin : pompiers, médecins et éducateurs sportifs pour la réhabilitation après le traitement du cancer.
🔷 Encore une belle soirée de mobilisation contre le cancer, hier soir, en marge du derby contre Le Havre !
— Caen Basket Calvados (@CaenBC14) November 15, 2023
Les ventes aux enchères des 2 maillots Movember, ont permis de récolter 1 400€ 🙏
Merci aux pompiers du @SDIS14 et aux soignants du @CHU_Caen pour leur participation 😍 pic.twitter.com/stzx8klyTg
Sans oublier de montrer notre panel technologique. Les 4 200 personnes présentes au Palais des Sports, mardi soir, ont vu et vont sûrement en parler autour d’elles, c’était notre objectif. On aura une seconde opération le 19 novembre avec les fans de rugby.
- Il y a également eu une vente aux enchères de maillot, combien avez-vous récolté ?
Après notre match symbolique contre les pompiers engagés pour Movember, un maillot a été vendu par le speaker, Pierre Salzmann-Crochet, et un autre dans les loges. Nous avons récolté environ 1 500 euros.
Le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis14) vend des écussons qui nous permettent de compter davantage de dons. Tout cela est reversé à la Fondation du CHU.
- Parmi les maladies masculines, le cancer de la prostate est le plus répandu. Il touche 1 homme sur 10 mais est encore tabou, pourquoi ?
Pour trois raisons principales, la première c'est que le mot cancer fait peur. La seconde, c'est que lorsqu'on parle de la prostate, on touche à l'intimité des hommes, à leurs dysfonctionnements érectiles. C'est un tabou sociétal. Enfin, la méthode de diagnostic les repousse fortement, car il faut effectuer une prise de sang et un toucher rectal pour chercher l’anomalie.
Le cancer du sein chez les femmes est beaucoup moins tabou, du fait que la société soit patriarcale. Un homme de 50 ans est forcément un dirigeant, un mal alpha et n’a pas de problème de sexualité. Les femmes, elles, sont habituées assez jeune à avoir un suivi gynécologique.
- Qu'est-ce qu'il faut principalement retenir de cette sensibilisation ?
Nous, en tant qu'urologue on est en bout de chaîne. Lorsqu'un patient vient nous voir c'est qu'il est déjà atteint. Il est donc nécessaire de délivrer ces messages en amont, pour que les gens y pensent et osent aller voir leur médecin traitant.
On insiste aussi sur la surveillance active, qui est difficile à comprendre comme étant un traitement de la maladie. Surveiller, ce n’est pas ne rien faire. Cette première action est très bénéfique.