"Notre réseau de trains n’est pas fiable" : la colère des usagers face aux contraintes de la SNCF

Les perturbations à répétition du réseau de trains normands provoquent l'indignation des usagers et interrogent sur les moyens alloués à l'entretien des voies ferrées. Décryptage des actions et décisions de prévention avec SNCF Réseau.

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"En Normandie, dès qu’il y a un coup de vent il n'y a plus de train", déplore Daniel Grebouval, président pour la Normandie de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut). Lundi 6 janvier, les voyageurs de la SNCF ont passé une rentrée difficile.

La circulation des lignes Cherbourg - Caen et Caen - Granvile a été interrompue entre 6h30 et 9h30. Au total, dix trains ont été supprimés. La raison de ces perturbations ? Deux arbres tombés sur un poteau caténaire,, entraînant un défaut d'alimentation.

Des incidents de plus en plus courants, qui épuisent les passagers.

"On a un réseau ferroviaire qui n’est plus du tout fiable, estime Daniel Grebouval. Dans les années 70, on avait un slogan : “le train circule par tous les temps". C'était la fierté nationale, ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui."

Une analyse multifactorielle

Un slogan, aujourd'hui, dépassé par le dérèglement climatique. "Évidemment que ça joue sur la végétation aux bords des voies, les arbres ont plus de chance d'être arrachés pendant une tempête avec des vents à 130 voire 140 km/h. Mais des vents à 80km/h ne devraient pas perturber autant la circulation", estime le Normand.

SNCF Réseau se défend en expliquant qu'il s'agit en réalité d'une analyse multifactorielle.

Nous prenons en compte la force des vents, leur sens, la force des rafales s'il y en a, mais aussi la pluviosité, et par conséquent l'état d'engorgement des sols. Les arbres sont fragilisés face au vent lorsque les terrains sont gorgés d'eau. Il y a donc un risque pour les passagers.

SNCF Réseau

France 3 Normandie

Si le risque est trop élevé, l'entreprise ferroviaire met en place le plan "stop circulation". "C'est une décision qui nous coûte beaucoup d'argent et qui mobilise 300 agents pour réparer le plus rapidement possible", explique SNCF Réseau.

En 2024, sept mesures "stop circulation" ont été prises en Normandie, dont une à cause du passage de la tempête Darragh. "Nous n'en avons pas regretté une seule, assure fièrement SNCF Réseau. À chaque fois, il y avait une bonne raison : soit des arbres sur les voies, soit des objets comme un trampoline entre Alençon et Surdon".

Des décisions comprises par une partie des voyageurs, mais alors comment expliquer qu'autant d'arbres puissent se coucher sur les rails ?

8,7 millions d'euros par an

"La végétation se développe très vite, SNCF Réseau nous assure qu'ils sont conscients du problème et qu'ils n'ont jamais engagé autant de moyens qu'aujourd'hui, continue Daniel Grebouval. Mais nous, on a quand même l’impression que ces moyens restent insuffisants, et que la situation s'aggrave."

En effet, SNCF Réseau alloue un budget de 8,7 millions d'euros par an pour la maîtrise de la végétation. En 2023, 24 000 arbres avaient été abattus, en 2024 les bûcherons et cheminots de la SNCF en ont retiré 11 000 de plus.

La véritable prévention ce serait de clôturer les voies qui peuvent l'être, comme pour les TGV, ça les protégerait des arbres et des animaux qui sont aussi un véritable fléau. Mais cela coûte cher, c'est donc à l'État de prendre ses responsabilités.

Daniel Grebouval

France 3 Normandie

SNCF Réseau confirme que les sangliers et autres espèces ont causé 15% des retards en 2023 mais n'est pas convaincu par l'installation de clôture. "Ça ne réglerait pas tout." Ainsi, d'autres mesures sont privilégiées comme celle d'un "ensemencement plus choisi pour éviter d'abattre des arbres et avoir des plantes qui ne prennent plus autant de place."

Des flyers sont également distribués dans 60 communes à risque pour les rails, pour rappeler aux habitants la loi qui prévoit une interdiction aux propriétaires de faire pousser des arbres près des voies ferrées.

"En décembre dernier, nous avons procédé à 25 mises en demeure", déclare SNCF Réseau. Du côté de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, les interrogations restent tenaces : "Il faut plus de moyens de la part de l'Etat, SNCF Réseau est impliqué mais reste limité dans ses actions, on le voit tous les 15 jours il y a un problème de trains", conclut Daniel Grebouval.

Le prochain rendez-vous entre les opérateurs et la Fnaut est prévu en février 2025, ces questions seront sûrement évoquées, en particulier après le passage de la tempête Floriane.

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