Des opposants au centre commercial place de la République se sont invités mardi soir au conseil municipal pour dénoncer de nouveau les méthodes du maire et contester le projet de centre commercial en plein coeur de ville.
Mardi soir, le groupe Extinction Rébellion s’est invité au conseil municipal, perturbant le début de la séance, afin de dénoncer la poursuite du projet de centre commercial Place de la République, après l'abattage controversé des 45 tilleuls de la place en février dernier. Sur place, nos confrères de Liberté racontent : " Après une douzaine de minutes de conseil, ils se sont fait entendre en scandant « Extinction Rebellion », alors que le maire venait de proposer un tour de parole après la traditionnelle introduction de la soirée. Les manifestants ont demandé « cinq minutes » de prise de parole. Un privilège qu’ils n’ont pas obtenu de la part du maire de Caen qui a rapidement dénoncé une « intrusion par la force », peut-on lire.
L'écologiste Rudy L'Orphelin, dans l'opposition municipale était présent et s'il " appelle de ses voeux une tenue sereine des délibérations", l'élu aime à rappeler qu'"auparavant , il était de coutûme de laisser s'exprimer les groupes ou associations qui le réclamaient lors des échanges préliminaires. Dès son arrivée, Joël Bruneau a supprimé cette possibilité. Nous avons déposé une motion pour son rétablissement, en vain".
VIDÉO - Des militants d'Extinction Rebellion font irruption lors du conseil municipal à Caen https://t.co/7ZaSvmBVWD (cc @xrFrance @joelbruneau) pic.twitter.com/pAWnUqWd90
— France Bleu Normandie (Calvados, Orne) (@fbleubnormandie) May 25, 2021
D'après son communiqué de presse, Extinction Rébellion a précisé l’objectif de l’opération: " rappeler à la municipalité l’opposition citoyenne au projet se poursuivant après la destruction sans concertation des tilleuls de la Place. Le maire s'était pourtant engagé pendant sa campagne électorale à ne pas abattre les arbres mais à les transplanter (pour essayer de rendre son projet nuisible plus acceptable...). Au-delà de la destruction de cet îlot de fraicheur en plein centre-ville, l’opération a été vécue comme un déni de démocratie inacceptable de la part du Maire de Caen".
Pour Joël Bruneau, l'abattage des tilleuls était inéluctable : "45 des 49 tilleuls étaient malades. Ils auraient dû être abattus tôt ou tard. Ils étouffaient et souffraient d'un environnement pas adapté, trop serrés les uns contre les autres" a-t-il expliqué en s'appuyant sur le diagnostic établi par l'ONF le 17 décembre dernier. Dans ses conclusions, l'ONF recommande d'abattre seulement 26 tilleuls et non 45 comme cela a été fait fin février.
Pour rappel, il avait été procédé à l'abattage très tôt le matin, sans préavis " alors que le maire s'était engagé à attendre les résultats de trois recours juridiques pour statuer sur ces arbres, le dernier concernant justement ces arbres replantés après la Seconde Guerre n'est pas encore passé devant la Cour d'Appel de Nantes".
Nous ne sommes parvenus à joindre le maire de Caen qui déclarait en février dernier : "Les fouilles vont pouvoir commencer à une date indéterminée. Elles pourraient nous réserver quelques surprises car autrefois, la place abritait l'ancien musée des Beaux-Arts. Puis un nouveau projet sera présenté, il y aura des commerces et le projet d'un cinéma de centre-ville est toujours d'actualité."
Depuis le début, ce projet cristallise de nombreuses oppositions et l'abattage de ces arbres a terni l'image du maire de Caen auprès de nombreux caennais.