Le rappeur normand effectue une pause musicale depuis plusieurs mois. Mais l'artiste a plusieurs cordes à son arc. Un nouveau projet en collaboration avec la salle de concert de ses débuts, le Cargö à Caen, vient d'être dévoilé.
Aurélien Cotentin s'est plutôt fait discret sur les ondes ces derniers mois. Plus connu sous le nom d'Orelsan, le rappeur normand n'a pas sorti de nouveaux morceaux depuis l'édition augmentée de son dernier album Civilisation en 2022. Et trois ans plus tard, un retour à la musique ne semble pas encore d'actualité. 2025 sera marquée par son retour...sur le grand écran. A l'automne, il incarnera le personnage principal du fil "Yoroï", un long-métrage réalisé par David Tomaszewski et dont il a coécrit le scénario empreint de folklore japonais.
Quelques chanceux ont pu récemment l'apercevoir sur une scène. C'est au Cargö, la salle de musique actuelle de Caen, que le rappeur a repris brièvement le micro pour accompagner Gringe, son acolyte des Casseurs Flowters venus défendre son nouvel album.
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Pour le duo, c'était un peu un retour aux sources. À Caen, le Cargö a accompagné et accompagne toujours les jeunes artistes en pleine éclosion. Les deux amis y ont fait leurs premières armes. Plus de 20 ans après ses débuts musicaux, Orelsan s'associe à la salle de musique actuelle caennaise pour un projet textile.
Comme nombre de rappeurs avant lui (Joey Starr ou Booba entre autres ), Orelsan a lancé en 2014 sa propre marque de vêtement "Avnier" (pour "avant-dernier"), avec le créateur suisse Sebastian Strappazzon. Après avoir collaboré avec plusieurs institutions de la région, son club de foot de cœur - le Stade Malherbe Caen - ou l'entreprise Saint-James, le musicien normand s'associe cette fois-ci avec un lieu qui lui est tout aussi cher pour une collection "capsule" (soit très limitée) intitulée "Lay-up décisif" (référence au basket, l'une des passions d'Orelsan). Hoodies (sweats à capuche), tee-shirts et casquettes seront mis en vente exclusivement sur le site internet du Cargö à partir de vendredi 10 janvier.
Une initiative du Cargö
"Même si Orelsan est moins présent sur Caen depuis un certain temps, on a toujours eu chaque année des petits liens", raconte Jérémie Desmet, le directeur de la salle de musique actuelle caennaise. Des liens privilégiés qui ont facilité la prise de contact avec la marque du rappeur normand, il y a environ un an. "On s’est rapproché de l’équipe d’Avnier qui a été très très partante. C’est la première fois qu’ils collaborent avec une salle. On a travaillé main dans la main sur toute la déclinaison du projet. On a décidé de faire le plan du Cargö - ça avait du sens - et eux ont fait l’artwork, le design."
Si la production de merchandising n'est pas une première pour la salle de concert caennaise - "on en fait régulièrement sur NDK" (ndlr : festival électro) - cette collaboration constitue une étape supérieure en terme de communication. "Ça joue sur le rayonnement, bien sûr, sur l’image", indique Jérémie Desmet, "C'est une valorisation de notre projet au quotidien, l'accompagnement de carrière qu'on peut avoir avec les artistes du territoire". Et aujourd'hui, une carrière revêt plusieurs dimensions. "Les artistes se développent et prévoient après de nouvelles entrées : ils peuvent créer un label, des marques. Il faut prendre l’ensemble de l'univers de projets qu'un artiste peut développer, intégrer ces axes-là."
Si les promoteurs du projet insistent sur le côté limité de la collection, l'impact attendu ne se limite pas l'image. "Il y a aussi des retombées financières qui sont importantes", reconnaît Jérémie Desmet, "il faut être agile de nos jours avec le contexte actuel qui n’est pas évident avec les collectivités qui sont aussi dans des difficultés. C’est un enjeu économique." Comme les artistes qui se diversifient, le Cargö n'exclue pas de poursuivre cette piste de développement. "On n'est pas fermé pour imaginer d'autres collections."
