Le groupe Ultra Vomit a sorti mi-septembre son nouveau clip "Doigts de métal". La chanson, véritable ode au hard-rock et sa communauté, est portée par la voix du rappeur caennais Orelsan.
En seulement quatre jours, la vidéo a déjà cumulé plus de 690 000 vues. Pas mal pour un genre musical qui fait rarement, en France, la une des médias et les premières places des ventes de disques. À part les metalleux, très peu connaissaient Gojira avant sa prestation remarquée lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Le groupe du sud-ouest était bien plus connu outre-atlantique. À tel point que l'annonce récente d'une tournée française de 13 dates fait figure d'événement.
Ultra Vomit a donc réussi un véritable tour de force en attirant autant de spectateurs en si peu de temps avec son dernier clip. À moins qu'il ne s'agisse de celui d'Orelsan ?
La chanson s'intitule "Doigts de métal" et est extraite de l'album "La puissance du pouvoir" à sortir le 27 septembre. "L’index levé vers le ciel, L'auriculaire vers le ciel, Lève les doigts de métal dans les airs", chante sur le refrain une voix bien connue des amateurs de rap et d'une bonne partie des Caennais. "C'est pas possible ! C'est Orelsan !", lance un collègue de bureau dans la rédaction de France 3 Normandie Caen.
Orelsan change de voie ?
Des couplets rappés jusqu'aux mélodies qui restent en tête, on jurerait entendre un titre inédit du rappeur normand. Si ce n'étaient les gros riffs de guitare, la batterie qui tabasse et les quelques hurlements (growl), caractéristiques du métal, qui ponctuent le morceau. Orelsan aurait-il changé de voie ?
Mais, dès le début du clip, le ton humoristique est posé lorsque le chanteur d'Ultra Vomit se fait faucher en pleine rue par un camion alors qu'il chantonne "La terre est ronde".
À son réveil à l'hôpital, ses collègues s'inquiètent de son changement de voix. Pour ceux qui connaissent le groupe, pas de surprise. Ultra Vomit s'est fait connaître par son amour du métal et un solide sens de l’humour. Sur son précédent album, le groupe a parodié les plus grands noms du genre, de Pantera jusqu'à Rammstein, jusqu'aux références un peu plus niches comme les Japonais de Maximum The Hormone.
Les racines métal d'Orelsan
Cette fois-ci, les musiciens de Loire-Atlantique (la terre du Hellfest, où une partie du clip a été tournée) empruntent à un artiste sans doute bien plus connu du grand public, sans renier pour autant leurs racines musicales, auxquelles ils livrent (à leur façon) une lettre d'amour.
"J’ai toujours cru que les métalleux étaient des gens bizarres. Avec leur tatoos tête de mort, habillés tout en noir Mais en fait c’est juste des gros nounours. Le genre de personnes qui ne feraient pas de mal à une mouche."
Si Orelsan ne s'est, jusqu'à présent, pas exprimé sur ce que certains qualifient de parodie, il y a de grandes chances que le Normand y adhère, tant sur la forme, l'humour, que sur le fond, le discours.
«À 12 ans, j'écoutais Nirvana, Iron Maiden, Guns'n'Roses", confiait-il en 2009 à nos confrères de Libération. C'est par le basket que le futur rappeur a ensuite découvert le hip-hop. Ses premières amours musicales, il ne semble pas les avoir reniées, en témoigne cette association entre les Casseurs Flowteurs et le comité des reprises sur fond de guitares saturées.
Le rappeur normand ne figure pas dans les crédits de "Doigts de métal". Toutefois, un doute persiste quand le morceau s'achève : "Basse-Normandie, Loire-Atlantique, les doigts de métal dans les....". Qui parle encore de Basse-Normandie, à part un Bas-Normand ?