Plusieurs centaines de professionnels ont répondu ce jeudi à l'appel de l'UMIH, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie. Le secteur, paralysé par les confinements demande à reprendre son activité dans les plus brefs délais.
"On savait que ça pouvait nous arriver mais au fond de nous même on ne voulait pas y croire." Pour Geoffrey Frémin, patron de bar à Caen, le second confinement a été "comme un coup de massue complet". Si ce professionnel estime que les dernières annonces du gouvernement en termes d'aides financières ont permis de "retrouver un peu le sourire", elles sont loin d'apaiser les angoisses de son secteur d'activité. Comme bon nombre de ses confrères, Geoffrey Frémin avait décidé de répondre ce jeudi après-midi à l'appel de l'Umih. "C'est hyper important déjà de se revoir. Il ne faut pas oublier qu'on est en confinement. On est tous un peu isolés."
Se revoir et se serrer les coudes. Ce jeudi après-midi, sur la place Saint-Sauveur, plusieurs d'entre eux ont témoigné de leurs grandes difficultés. "Dans les mois à venir, au début du printemps, ça va être l'hécatombe si on ne rouvre pas rapidement", prévient Yann France, président de l'organisation professionnelle dans le Calvados, "Il faut éviter aux entreprises de déposer le bilan et de mettre la clé sous la porte, éviter de mettre des centaines de salariés au chômage voire, dans les situations les plus extrêmes, d'éviter que des chefs d'entreprise mettent fin à leurs jours." Une de nos équipes a ainsi rencontré à Houlgate une hôtelière qui a songé à faire grève de la faim pour alerter sur sa situation. "Il y avait trop de chemin à parcourir et je me suis dit que le temps de le parcourir, je ne serais plus là."
La date de réouverture n'est pas le seul enjeu. A Caen, Geoffrey Frémin espère que "le vaccin arrive vite pour ouvrir dans des conditions optimums". Car la reprise d'activité après le premier confinement n'a pas été satisfaisante, selon lui. Il craint aujourd'hui une réouverture "assujettie à des protocoles (sanitaires) très forts" et estime que pourrait se poser "la question de savoir si ça en vaut vraiment la peine".