Ce samedi 26 février 2022, à l’Ehpad Korian Reine Mathilde, une grande partie du personnel était en grève pour la deuxième journée consécutive. Les salariés souhaitent une meilleure rémunération et l’embauche de nouveaux soignants. Des revendications entendues, en partie, par la direction.
Cela fait deux jours désormais qu'une partie des salariés est en grève. Les revendications sont multiples devant l'Ehpad Korian Reine Mathilde de Grainville-sur-Odon (Calvados). "Ce n'est pas faute de moyens au niveau matériel, c'est plutôt au niveau personnel, explique Florence Marc, infirmière et syndiquée à la CGT. Il y a un manque de reconnaissance et les salaires sont très faibles par rapport à notre charge de travail." Elle explique : "Les personnes qui arrivent en Ehpad sont de plus en plus dépendantes (…) mais l'effectif ne change pas." Pas de renfort non plus pendant la crise sanitaire.
"Du travail supplémentaire sans bras en plus."
Florence Marc, infirmière à l'Ehpad Korian Reine Mathilde
Brigitte Crombez est déléguée syndicale Sud santé. En tant que représentante du personnel, elle témoigne des conditions de travail et des répercussions sur les résidents : "Mes collègues ont 19 minutes pour faire une toilette : le déshabillage, le lavage, l’habillage et l’installation dans un fauteuil. On n’a pas le temps d’être auprès d’eux. Ils passent la matinée seuls."
Devant l'établissement ce samedi matin, plusieurs métiers sont représentés : infirmière, aide-soignante,... Tous souhaitent un Ségur de la Santé "plus égal" car l'ensemble des salariés n'a pas été revalorisé de la même façon. "Les AMP (aides médico-psychologiques) qui font le même travail que les aides-soignantes n'ont rien", déplore Florence Marc.
Des difficultés qui ne sont pas propres à cet Ehpad. "Ce n'est pas forcément l'établissement en lui-même, c'est général. J'ai travaillé dans d'autres Ehpad et ce sont partout les mêmes problématiques : nous ne sommes pas considérés."
Une aide-soignante supplémentaire
Après des discussions avec la direction de l'établissement, les salariés ont obtenu quelques avancées notamment la création d'un futur poste d'aide-soignante. Une décision bienvenue pour Brigitte Crombez, la représentante syndicale. Concernant les revendications salariales, un porte-parole du groupe explique : "Cela ne nous appartient pas au niveau de Korian mais doit faire l’objet d’un accord de branche au niveau de notre syndicat professionnel, le Synerpa." Des négociations annuelles sont prévues dans les prochaines semaines avec les différents partenaires sociaux.
La grève à l'Ehpad Korian Reine Mathilde de Grainville-sur-Odon n'est pas reconduite, en attendant ces discussions prévues en mars, mais Brigitte Combrez assure : "Nous sommes décidés à ne pas céder."