En conflit avec leur direction depuis 18 mois et en grève depuis le 28 décembre, les soldats du feu de l'agglomération se sont rendus ce dimanche matin sur le marché de Caen pour expliquer leur mouvement à la population.
Deux jours avant une rencontre avec leur direction, les pompiers de l'agglomération caennaise avait décidé de "faire le marché" ce dimanche matin pour expliquer leur mouvement à la population. Depuis le 28 décembre dernier, les soldats du feu sont en grève "administrative". A la caserne d'Ifs, par exemple, ils empêchent l'accès à leurs cadres. Place du Canada, un feu, symbole de leur mécontentement, est consciencieusement alimenté quotidiennement.
"On a le soutien de la population, on le sait tous", affirme Hugues Roussel, délégué du syndicat autonome , "Maintenant il est important quand même de leur rappeler les raions de cette grève. aujourd'hui quand on est un sapeur-pompier, quel qu'il soit, qui est harcelé, méprisé par sa direction, qui est obligé d'aller au commissariat de police pour déposer plainte pour harcèlement moral, qui ne peut plus partir en congé avec sa propre famille et qui continue quand même chaque jour à aller prendre sa garde pour continuer à sauvegarder la sécurité des gens, il faut que tout le monde l'ait à l'esprit".
Le 24 décembre dernier, soixante pompiers des casernes Canada, de La Folie-Couvrechef et d'Ifs (Calvados) se sont rendus au commissariat de Caen où ils ont porté plainte individuellement pour "pression psychologique" et "mal-être au travail". Cette action fait suite à 18 mois de relations plus que tendues avec leur direction. Ce conflit repose notamment les mesures d'économie imposées par le Schéma départemental d’analyse et de couverture des risques passent mal mais aussi sur l'organisation du travail.
Depuis le 18 décembre 2013, le décret n°2013-1186 fixe leur durée de travail à 48 heures hebdomadaires. Selon les soldats du feu de l'agglomération, leurs plannings sont complètement irréguliers, alternant des semaines "creuses" et des semaines surchargées. Ils réclament un lissage de leur temps de travail, une mesure qui consiste à "appliquer la totalité du décret sur le temps de travail", selon Wilfried van Oost, délégué syndicat CGT, et qui ne présente "aucun impact financier".
Reportage de Stéphanie Lemaire et Gildas Marie
Intervenants:
- Hugues Roussel, délégué du syndicat autonome
- Wilfried van Oost, délégué syndicat CGT