Pour ralentir la circulation dans une rue où les priorités à droite n'étaient plus respectées, une commune située près de Caen a mis en place des panneaux "stop" : 10 sur 200 mètres, le 5 mai dernier. Les habitants tentent de s'adapter...
"Les stops aussi rapprochés je n’ai encore jamais vu ça", constate Philippe. Au volant de sa voiture, il parcourt la rue de Lébisey à Épron (Calvados), commune située à moins de 6 kilomètres au nord de Caen. Depuis le 5 mai dernier, 10 "stop" ont été positionnés sur 200 mètres. L'objectif ? Ralentir les voitures. "Là, il n’y a pas besoin de stop pour moi. Puisque la route arrive à gauche. C’est une route où il ne passe quasiment personne. On se demande s’il n’y a pas de records qui veulent être battus", constate cet habitant.
Pourtant c'est, selon Gérard Divier maire-adjoint (SE) en charge des questions d'urbanisme sur la commune, à la demande des riverains que ces panneaux ont été placés afin de sécuriser une rue devenue un périphérique urbain: "On va dire qu’il y a beaucoup de voitures qui, maintenant, ne veulent plus aller jusqu’au rond-point (...) et qui coupent à vitesse excessive pour ensuite traverser Épron. Il nous fallait une solution pour ralentir les voitures. On a des priorités à droite qui ne sont pas respectées. Aucune n’est respectée. Le bus n’arrive jamais à sortir", explique le maire-adjoint.
Il y avait soit mettre des ralentisseurs soit - on a préféré avec notre aménageur voirie - installer des stop à chaque intersections. Cela garantie la sortie des véhicules.
Gérard Divier, maire-adjointFrance 3 Normandie
Des panneaux stops déjà volés
En trois semaines, sur les 10 panneaux stop installés, il n'en reste plus que 2. Les huit autres ont été dérobés. Pour l'heure, ce sont les marquages au sol qui font office d'arrêt provisoire pour les voitures mais pourraient devenir la solution pour faire respecter les priorités à droite. Certains conducteurs ne prennent toutefois pas la peine de s’y arrêter. "Ça sert à rien. Peut-être c’est un "céder le passage" vite fait parce qu’il y a une sortie mais il n’y a pas de stop. Tant qu’il n’y a pas de panneaux je ne m’arrête pas", indique un automobiliste.
À terme, la ville d'Épron souhaite aménager une voie partagée vélos-voitures avec une limitation à 25 km/h.
Sur la même commune, à deux kilomètres de la rue au 10 stop, 15 dos-d’âne, soit un tous les 80 mètres, se suivent. Une rue appelée rue de la Folie.