Dans le procès des matchs présumés truqués du Nîmes Olympique, le procureur de la République a estimé ce jeudi que l'ancien président et l'ancien responsable de la sécurité du Stade Malherbe de Caen étaient coupables de corruption passive et de complicité de corruption passive.
Les plaidoiries des avocats des parties civiles représentant le monde du football (LFP, FFF et UCPF) n'auront pas réussi à faire changer d'avis le procureur. Tous ont estimé à l'audience ce jeudi qu'aucun élément ne démontrait la responsabilité de Jean-François Fortin dans le score nul du match Caen-Nîmes qui permit au club normand de retrouver la ligue 1. La veille, l'ex président du Stade Malherbe avait de nouveau clamé son innocence, non sans une certaine émotion. "Je n'ai jamais été un tricheur. On se fout de moi ! Je ne peux pas supporter ça. comment aurais-je pu être acheté pour trois bouteilles de vin ?", avait-il déclaré.
A charge dans le dossier plusieurs écoutes téléphoniques qui semblent attester d'une tentative d'arrangement, notamment une conversation entre les deux patrons de clubs d'alors, Jean-François Fortin et Jean-Marc Conrad (Nîmes). Alors que chacun convenait qu'il lui fallait un point, M. Fortin concluait en ces termes: "Ben si on est pas trop con, hein!". A l'audience, l'ex président du SM Caen a évoqué une "boutade". Et n'a pas convaincu le procureur de la République.
Ce dernier a requis à son encontre, pour corruption passive, une peine de 12 mois de prison avec sursis, une amende de 10 000 euros et une interdiction d'exercer dans un club pendant deux ans. Pilou Mokeddel, l'ancien responsable de la sécurité du club normand, n'est pas épargné: huit mois de prison avec sursis ont été requis à son encontre pour complicité de corruption passive.
La journée de ce vendredi sera consacrée à la défense.