Partis de la gare SNCF de Caen à 10 heures, près de 400 personnes ont manifesté dans les rues de Caen, ce samedi 19 juin 2021, contre l’installation d’un parc éolien offshore à Courseulles-sur-Mer (Calvados).
"On estime qu’on va avoir entre 20 et 30% en moins de ressources en mer", déclare, sur l’antenne de France 3 Normandie, Philippe Calone, pêcheur normand et l’un des organisateurs de la manifestation. Ce samedi 19 juin 2021, des pêcheurs, venus de Normandie mais aussi de Bretagne se sont réunis devant la gare SNCF de Caen (Calvados) à 10 heures pour une marche dans les rues de la ville à destination de la préfecture. Ils se sont rassemblés contre l’implantation d’éoliennes en mer, dans les zones de pêche.
En ligne de mire : le début des travaux d'installation d'un parc de 64 éoliennes hautes "de presque 200 mètres" à Courseulles-sur-Mer. Près de 400 personnes ont répondu à l’appel et sont arrivées vers midi devant la préfecture. Des pétards et des fumigènes ont été tirés. "On est là pour demander au gouvernement de faire une étude vraiment complète", explique Phillipe Calone.
Cette étude demandée est celle, justement, sur l’installation du parc éolien en Baie de Seine dont les travaux préparatoires ont commencé à terre.
EDF Renouvelables, en charge de la réalisation a annoncé leur lancement et se veut rassurant. "Ce site offre des conditions optimales de vent fort et régulier. Les consultations de l’État laissent aussi penser qu’il est le moins impactant possible pour les acteurs concernés. D’ailleurs nous mettons tout en œuvre pour faciliter la pratique de la pêche professionnelle, en prévoyant entre autres des compensations économiques. Pour ce qui est de la proximité des sites de mémoire, nous entendons aussi jouer notre rôle en donnant par exemple à chacune des éoliennes le nom d’une unité combattante", explique Bernard Guitton, directeur du projet chez EDF Renouvelables à nos confrères du Parisien. La société met d’ailleurs en avant également les avantages de ce nouveau parc qui assurerait "600 000 à 700 000 personnes en électricité, soit presque l’équivalent de la population d’un département comme le Calvados. Le chantier pourrait générer 1 000 emplois directs, tandis que le parc, une fois opérationnel, offrira une centaine d’emplois pérennes pour 25 ans."
"Il faut penser à la vraie écologie"
Mais pour les détracteurs du parc, dont font partie la fédération environnement durable, association française s'opposant au développement de l'énergie éolienne en France, ou encore l’association Belle Normandie environnement, la profession de pêcheurs va pâtir de cette installation. "Nous sommes déjà bien impactés avec le Brexit et les règlementations qui nous freinent, les éoliennes c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase", renchérit Philippe Calonne. Il faut penser à la vraie écologie", poursuit le pêcheur sur notre antenne, car, selon la profession, l'implantation de ces éoliennes en Baie de Seine va conduire à "la destruction d’habitats marins et de leurs ressources."
Si la député européenne et conseillère départementale du Calvados, Stéphanie Yon-Courtin, n’a pas participé à la manifestation de ce samedi, cette dernière s’est exprimée par le biais d’un communiqué vendredi 18 juin 2021 et demande un moratoire sur l’installation du parc éolien, "le temps que les études d’impact sur le milieu marin du parc soit communiqués aux pêcheurs et qu’une réunion soit organisée entre les pêcheurs et l’opérateur du parc".