Quels sont les risques de tremblement de terre en Normandie ?

On trouve sous une bonne partie de la Normandie des failles anciennes. Ainsi, le risque sismique n’est pas nul. « Il peut y avoir des tremblements de terre, mais ni gros, ni fréquents » selon Daniel Amorese, sismologue.

Alors que le Maroc vient de vivre un tremblement de terre de magnitude 7 avec près de 2 500 morts, la rédaction de France 3 Normandie s'est intéressée aux sous-sols de notre région. Quels sont les risques sismiques en Normandie ? 

Administrativement, la Normandie est réunifiée. Mais géologiquement, elle est divisée. Si la Haute-Normandie et la Basse-Normandie sont devenues une seule et même région en 2016, leurs sous-sols resteront coupés en deux à jamais. Car la première fait partie du Bassin parisien, quand l’autre repose sur une ancienne chaîne de montagnes, le Massif armoricain.

Plus de risques en ex-Basse-Normandie

"Des régions comme le bassin parisien ou le bassin aquitain dont des zones avec peu de failles, contrairement au Massif armoricain". Daniel Amorese, sismologue à l’Université de Caen, explique que l’ouest de la Normandie repose sur des failles anciennes, ce qui peut provoquer des tremblements de terre. "Le risque est plus élevé que zéro, détaille le scientifique. Mais il n’est pas énorme par rapport à des régions comme les Pyrénées ou les Alpes, qui sont au contact de limites de plaques."

Les explications du sismologue sont parfaitement illustrées dans le "Zonage sismique de la France", carte officielle réalisée en 2011. On retrouve également cette Normandie coupée en deux.

Toute la Manche ainsi que la quasi-totalité de l’Orne et du Calvados sont dans une "zone de sismicité faible", quand la Seine-Maritime et l’Eure intègrent une "zone de sismicité très faible". "Le risque tend vers zéro", selon Daniel Amorese.

Mais attention, quand on évoque le "risque sismique", on ne parle pas simplement de la probabilité qu’un tremblement de terre survienne. Deux autres facteurs sont considérés : la vulnérabilité des bâtiments, et les "enjeux" (comme la densité de population ou la présence d’une usine à risque).

En Normandie, "vu la taille des séismes et la qualité des bâtiments, on ne court pas de risque énorme", explique Daniel Amorese. Le maître de conférences en géophysique s’inquiète davantage des "falaises qui s’effondrent" et des "risques d’inondations". "En Normandie, le risque naturel le plus évident reste l'érosion littorale", selon le scientifique.