Après le message papal délivré lors de la messe de minuit - le souverain pontif estime que "personne ne doit sentir qu'il n'a pas sa place sur cette terre" - les fidèles se demandent jusqu'où être chrétien avec les migrants ?
Le pape François a fait de ce sujet le thème central de son pontificat. Après tout, Marie et Joseph n'ont-ils pas trouvé refuge dans une crèche de Bethléem parce qu'un décret romain les obligeait à fuir ? "Dans les pas de Joseph et de Marie, se cachent de nombreux pas. Nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd’hui, se voient obligées de partir" dit-il aujourd'hui.
Jusqu'où être chrétien avec les migrants ?
Dans la nef de l'église Saint-Pierre de Caen, en ce matin de Noël, les premiers mots du père Philippe Olivier sont pour "les personnes qui viennent du Bénin, du Nigéria, de l'Angola" et qui se trouvent dans l'assistance. Chaque dimanche, il rappelle ainsi les chrétiens à leur devoir d'accueil. "Je peux être en pensée, je peux être en énergie avec eux", dit une fidèle. "Il va bien falloir les intégrer ces gens-là".
Le pape est inflexible sur le sujet. "Il nous demande de s'inspirer de ces quatre verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer", rappelle le diacre Daniel Hinard, l'aumonier de la pastorale des migrants. Mais le chemin sera long. Dehors, de bon paroissiens s'interrogent : "il faut en prendre mais jusqu'à une certaine limite je pense". "Accueillons-les ? Non" tranche une dame sûre de son fait : "ceux qui sont déjà là, évidemment, mais les autres... Il faut aider au développement, chez eux".
Reportage de Rémi Mauger et Layla Landry :
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