Elle fabule et souhaite faire fabuler les gens avec son art miniature. A Poitiers, la plasticienne Maïa Commère fait des merveilles
Si vous voyez un papy prendre un bain de pieds dans une coquille de noix ou une femme totalement nue attacher une étoile dans un sapin de Noël miniature, c'est que vous observez des fabulettes.
Ces drôles de créations sont nées de la fantaisie de Maïa Commère :
"Ce sont des petites histoires que je fabule et j'essaye que les gens fabulent à leur tour une fois qu'elles sont créées, sourit la plasticienne. Le nom est un hommage à Anne Sylvestre qui a bercé mon enfance".
Imaginer des histoires fictives et les présenter comme réelles, c'est la définition même du verbe fabuler. Associer au préfixe "ette", cela donne un monde en tout, tout, tout petit...
Le souci du détail
"On peut tout faire : un château, une piscine, des reproductions de villes. En fait, tout est possible, à la grande différence de la réalité, explique Maïa. Ici, je peux tout faire sans avoir besoin d'être dans un atelier de 500 mètres carrés et de payer mes matériaux une fortune".
Il faut dire qu'elle n'avait pas trop le choix lorsqu'elle a commencé les miniatures sur un coin de table de son appartement parisien il y a vingt ans.
Aujourd'hui, à l'aide de plâtre, de bois ou même de carton plume, la jeune femme fabrique tous ses accessoires et ses décors. Elle crée des univers à sa guise.
Le sexe à la Une
Vous n'y trouverez pas souvent des enfants car ces miniatures sont faites pour les adultes, à leur image.
Et dans la vie des adultes, il y a souvent du sexe.
"Ça fait partie de notre vie, c'est un thème universel, confie l'artiste. Le sexe nous relie tous et j'aime bien tout ce qui touche à l'intimité des gens".
Il existe aujourd'hui plus de 2000 fabulettes. Et c'est sans compter sur les milliers d'accessoires fabriqués autour des personnages.
" La miniature, ça rend addictif. Plus on va dans le détail, plus on a envie d'en mettre, rigole Maïa. Parfois même, je cache des accessoires dans des placards alors que je sais qu'ils ne vont pas pouvoir s'ouvrir mais, au moins, moi je sais que le rouleau de papier toilette est dans le placard, c'est une satisfaction personnelle ".
Une satisfaction pour nous tous de pouvoir accéder à son art. Les fabulettes sont numérotées, comme des œuvres uniques et rares. A découvrir du côté de Migné Auxances.
Un reportage de Stéphanie Vinot et Nicolas Ferrot