Fixer n'importe quelle trottinette électrique à n'importe quel fauteuil roulant, c'est l'idée développée depuis deux ans par quatre jeunes ingénieurs. Ils ont débuté leur tour de France en Normandie pour présenter leur invention.
Comme souvent, tout commence par une rencontre. Il y a deux ans, Charlotte Alaux, diplômée d'une école de commerce est sollicitée par quatre ingénieurs, en formation d'innovation centrée utilisateur. Depuis l'âge de quatre ans, la jeune femme se déplace en fauteuil roulant. "Ils se sont mis en fauteuil pour comprendre ce que ça fait. Ils ont rencontré une vingtaine d'experts médicaux et une cinquantaine d'utilisateurs." Dont Charlotte. Omni est né.
Lors de leur réflexion sur la mobilité des personnes handicapées, une piste s'impose très rapidement. "La motorisation permet de passer pas mal d'obstacles qu'on peut rencontrer au quotidien : des pavés, des côtes, des petites marches." La motorisation existe déjà sur les fauteuils. "Mais les solutions existantes coûtent très cher parce qu'elles sont développées spécifiquement pour les personnes handicapées", souligne Charlotte Alaux. Comptez plus de 4000 euros (et 15 000 pour un fauteuil tout électrique). "Elles sont aussi stigmatisantes parce qu'on ne peut les utiliser que quand on est en fauteuil."
Un système universel
L'idée de la start-up : greffer un objet grand public à un fauteuil roulant standard. Le produit : un système de fixation permettant d'accrocher une trottinette électrique à n'importe quel fauteuil, "un système universel permttant à une personne en fauteuil d'avoir le même choix qu'une personne valide, elle peut acheter la trottinette de son choix." Selon la start-up, sa solution est "en moyenne quatre fois moins cher que les systèmes de motorisation paramédicaux classiques".Le produit est prêt. Les précommandes sont ouvertes sur le site internet d'Omni. Ne reste plus qu'à le faire connaitre. Un tour de France a donc débuté cette semaine en Normandie. "On rencontre des centres de rééducation, des clubs handisport, des associations et des particuliers." Parmi eux, Antoine Aoun, sportif, aventurier et chef d'entreprise.
Après une séance de test, l'intéressé semble conquis. "Il y a une demande. Ce genre d'article s'est développé énormément, c'est ce qu'on appelle la cinquième roue. Il y en a qui sont motorisées, d'autres non. Maintenant, elle est importante sur un fauteuil", explique Antoine Aoun. "Après des années de sport, les épaules commencent à payer le prix." Le chef d'entreprise a justement acheté récemment une "cinquième roue", un système qui lui a "coûté dix fois plus cher" que la solution développée par Omni.
Outre le prix (490 euros pour le système de fixation en précommande puis 599 euros lors de la commercialisation), l'encombrement minimal de cette solution apparaît comme un autre avantage. "J'ai une sorte de scooter électrique qui s'installe devant le fauteuil mais il est lourd, encombrant et ce n'est pas évident de le transporter, notamment en avion", indique Antoine Aoun. Seul petit bémol selon lui, le guidon de la trottinette trop éloigné du conducteur. Les créateurs d'Omini disent travailler avec des fabriquant de trottinette pour améliorer ce point.