Du 8 au 12 janvier, la Normandie accueille pour la première fois un tournoi international de padel. Il se déroule à Mondeville, dans une agglomération caennaise qui a vu la pratique de ce sport de raquette exploser en quelques années.
110 joueurs et joueuses de niveau international s'apprêtent à s'affronter lors de la toute première édition du Torchio FIP Bronze PadelShot. Organisé à Mondeville, c'est la première fois qu'un tournoi de cette ampleur se dispute au nord de la Loire, c'est dire l'importance du rendez-vous.
Un tournoi international déjà appelé à grandir
La compétition se déroule en cinq jours et en deux temps. Les qualifications, 8e de finale et quarts de finale se disputent au complexe Padelshot (entrée gratuite). Pour les demi-finales et finales, samedi et dimanche, les organisateurs ont aménagé un terrain éphémère à la Halle Bérégovoy, habituel antre des basketteuses de l'USOM.
"Les discussions avec les fédérations françaises et internationales ont commencé il y a un an, explique Julien Georges, de G'Events, organisateur. On a eu le feu vert à l'automne et tout s'est un peu précipité. On a eu trois mois et demi pour tout organiser alors qu'en général, ça prend huit mois pour ce type d'évènements". Un accord de principe a été signé pour une durée de trois ans.
C'est la première fois qu'un tournoi international de padel se dispute dans la partie nord de la France, au-dessus de la Loire. Près de 2 500 places ont déjà été vendues. L'idée, à terme, est de faire progresser le tournoi chaque année pour devenir FIP Silver et FIP Gold (équivalent des Masters 500 au tennis).
Jimmy Devaux, co-organisateur du tournoi
Chez les hommes, sept joueurs du Top 10 français sont en lice, ainsi que Maxime Forcin (11e), meilleur Normand et vice-champion de France en septembre dernier. Du côté des femmes, six joueuses du Top 100 mondial sont présentes. Dans les deux tableaux, les paires espagnoles sont favorites, comme dans tous les tournois du monde.
Les phases finales, à la Halle Bérégovoy de Mondeville promettent d'être très suivies dans les gradins, car le padel est un sport en plein essor en France, et dans le bassin caennais où plusieurs tournois importants ont déjà eu lieu. Depuis la pandémie de Covid-19, la discipline a explosé.
Cinq complexes de padel à Caen !
Alors qu'avant 2020, seul Biéville-Beuville disposait de terrains couverts, pas moins de quatre complexes sont sortis de terre ces dernières années. Padelshot à Mondeville (2020), Stadium à Epron (février 2024), R'Padel Arena à Carpiquet et Area Padel à Verson (octobre 2024). Il y a désormais cinq clubs et 30 pistes dans l'agglomération caennaise !
"Il y a maintenant trop de pistes par habitant par rapport à la moyenne française, ça commence à freiner le développement, analyse Alexandre Maës, patron de Padelshot. Malgré tout, on continue à battre nos affluences chaque mois depuis quatre ans", expose l'entrepreneur qui s'apprête à ouvrir son sixième complexe à Lyon en mars, avant un septième au Havre dans un an.
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"Il y a encore quelques mois, c'était la guerre pour réserver des terrains, raconte Jimmy Devaux. Certains mettaient des réveils à minuit exprès pour pouvoir prendre un terrain dès l'ouverture des créneaux en ligne pour des matchs quinze jours plus tard".
La multiplication des complexes a réduit le délai d'attente, même s'il faut encore bien souvent s'y prendre au moins trois jours en avance pour réserver une piste entre 17h et 21h. "Les pratiquants viennent majoritairement du foot, analyse Alexandre Maës, et du tennis évidemment".
Maxime Forcin, un Caennais dans le gratin français
"C'est le côté ludique du jeu, le fait de jouer en double avec des copines et copains qui m'a fait changer de discipline. Le tennis était devenu pas assez fun", explique Nolwenn, ancienne tenniswoman qui a opté pour le padel. Pour se perfectionner, elle suit des cours dispensés par Maxime Forcin, le meilleur joueur de la région, l'un des tout meilleurs du pays.
En septembre, il est devenu vice-champion de France avec son acolyte breton Dylan Guichard. Ancien excellent tennisman (76e français au milieu des années 2010), il est aujourd'hui 11e français au padel, mais pourrait être mieux classé s'il s'expatriait de temps en temps.
"Pour l'instant, je suis bloqué en termes de classement parce que les 10 meilleurs font des tournois internationaux. Tant que je reste sur le circuit français, même si je gagne tous les tournois, je serai au mieux n°11". C'est pourquoi il envisage de disputer quelques compétitions hors de l'hexagone dans les années à venir. Histoire de placer encore un peu plus Caen sur la carte du monde du padel.
