C'est une entreprise française dont l'atelier de reconditionnement est situé à Caen. Quand la start up YesYes s'est lancée sur le marché du portable reconditionné, elle a ouvert une boutique "en dur" en centre-ville, où les clients peuvent rencontrer des vendeurs qui les conseillent.
Comment acheter un téléphone portable d'occasion sans se tromper sur la qualité de la marchandise ? C'est la question que se posent chaque jour des milliers d'internautes qui achètent un smartphone de seconde main sur le web. Le marché ne cesse de croître et de nombreuses plateforme de vente en ligne proposent ce genre de produits à des prix souvent très attractifs. Pas facile de s'y retrouver.
Pour se faire une place sur ce marché concurrentiel, les deux entrepreneurs normands, Christophe Perrin et David Mignot, deux anciens de chez Sony, ont créé YesYes en 2018, une start-up qui joue le rôle d'intermédiaire entre l'acheteur et le revendeur. Ils ne vendent pas seulement les téléphones, ils les achètent aussi.
Le concept est simple. Sur le site web du même nom, l'internaute va indiquer quel type de smartphone il souhaite vendre ou acheter (marque, photos, mémoire...). Une fois les données remplies, YesYes affiche quel modèle de smartphone se rapproche le plus des caractéristiques enregistrées par l'acheteur et à quel prix il peut être revendu. Leurs téléphones sont vendus à des prix diminués de 15 à 50% par rapport au même produit neuf.
"En arrivant, on pensait qu’on allait tout bousculer avec notre concept de mettre en relation des acheteurs et des vendeurs qui fixaient les prix, " expliquait à Frandoid David Mignot, cofondateur de YesYes "mais on s’est complètement planté. Et il n’y a pas eu en prime le boom du marché auquel on s’attendait. C’est toujours opaque et pas assez réglementé." Selon lui, un tiers des clients sont déçus par le reconditionné. Si le téléphone est d'occasion, les accessoires et le packaging vendus par cette société sont neufs. Ils ont même leur propre marque de chargeur. De quoi changer le regard du client sur son achat.
Une batterie de 40 tests effectués en Normandie
Avant d'être expédié à l'acheteur, le smartphone passe entre les mains des experts de l'entreprise pour savoir s'il est en bon état. S'il passe avec succès une série de 40 tests, il sera envoyé au client. Sinon, les changements nécessaires sont effectués avant la mise en vente. Cette entreprise se concentre sur les produits de grade "bon" et "très bon".Quand l'état du smartphone est validé, l'appareil est envoyé à l'intérieur d'une boîte dans laquelle des accessoires neufs sont fournis à l'acheteur. Avec en prime un certificat d'une garantie de 1 an sur l'état du téléphone en cas de dysfonctionnement. De quoi normalement s'éviter de mauvaises surprises en commandant directement un smartphone sur une plateforme d'achat entre particuliers où seule la bonne foi du vendeur fait office de garantie.Le vendeur vend à l'acheteur. Il n'y a pas d'autre intermédiaire que nous. Dans beaucoup de cas, des produits peuvent être achetés dans des pays loin de chez nous via des traders, avant d'aller chez des recycleurs, des revendeurs, avant d'être vendu in fine dans la distribution. Donc il y a beaucoup d'intervenants avec autant de répartition d'une marge qui se fait sur le dos de l'acheteur
Les jeunes, prêts à 65% à acheter un produit upcyclé
Quel avenir pour ce modèle du reconditionnement, renommé "upcycling" puisqu'il s'agit de recycler mais en améliorant au passage le produit ?
Mieux que faire du neuf avec du vieux, la tendance est ainsi à l’upcycling. Il s’agit de transformer des déchets en produits de bien meilleure qualité, en ajoutant une certaine plus-value. Et les jeunes seraient plus sensibles à l'upcycling que leurs aînés.
Selon une étude réalisée en juillet 2020 pour YouGov, 23% de la population affirme avoir déjà acheté un produit upcyclé (31% des 18-34 ans contre 19% des 55 ans et plus). A l’inverse, 48% n’ont jamais réalisé ce type d’achat.
Plus d' 1 Français sur 2 a l’intention d’acheter un produit issu de l’upcycling dans les prochains mois (55%). Une nouvelle fois, les 18-34 ans se démarquent : 65% d’entre eux sont prêts à réaliser un achat de ce type prochainement.
Mieux, parmi ceux qui ont déjà acheté un produit upcyclé, 86% ont l’intention de renouveler l’expérience dans les prochains mois.