Voyager en ballon et voir la terre depuis la stratosphère sera bientôt possible pour ceux qui le souhaitent. L'entreprise Zephalto se lance dans le tourisme spatial avec un premier vol prévu en 2025. Les premiers essais ont eu lieu le 11 octobre à l'aérodrome d'Albi (Tarn) et sont concluants.
S'éloigner de la terre... et se rapprocher de la stratosphère. Ce qui était jusqu'ici réservé aux scientifiques le sera bientôt au grand public. Vendredi 11 octobre, l’entreprise toulousaine Zephalto a réussi son premier vol d’essai, à l'aérodrome d'Albi. L'objectif : faire voyager les touristes à plus de 25 000 mètres d’altitude, dans un ballon.
"On a pu tester l'envol du ballon, ce qui est déjà précieux, mais aussi toutes les technologies à l’intérieur de celui-ci, raconte Vincent Farret d'Astie, fondateur de l'entreprise Zephalto. En allant à 6000 mètres de haut, nous avons notamment testé la pressurisation de la cabine, le bon fonctionnement de tous les instruments pour s'assurer de la sécurité du système. Sur la partie technique, c'est un grand succès."
"Respectueux de l'environnement"
La capsule spatiale pourra accueillir 8 touristes et le voyage durera environ 6 heures. L'expérience se veut exceptionnelle : "Le concept de Zephalto est de mener l'homme vers la stratosphère, au-dessus du ciel, dans le noir de l'espace, où l'on voit la courbure de la terre à l'œil nu", décrit Vincent Farret d'Astie. Mais le processus est aussi respectueux de l’environnement. L'objet peut voler "uniquement grâce à l'énergie solaire". Il doit alors "se laisser porter par les éléments et analyser l'atmosphère pour aller le plus haut possible.
En parallèle, le ballon sera aussi utile à la recherche. Le CNES s’est associé à Zephalto pour réaliser de nouvelles expériences scientifiques. "Nous voyons cela d'un très bon œil car c'est un service à la communauté scientifique, déclare Vincent Dubourg, sous directeur du CNES, en charge des ballons. De plus, ils peuvent aussi embarquer des expériences qui nécessiteront la présence d'un pilote. C'est différent de ce que l'on fait au CNES, où tout est automatique. Cela multiplie les projets, c’est une bonne chose."
Pour voyager vers la stratosphère, il faut débourser 170 000 euros. Le premier vol touristique, déjà complet, est prévu pour l’année prochaine.
(Avec Marie-Lou Robert)